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Burundi: E2P réussira-t-il à éradiquer les violences faites aux femmes?

Bracelet Invi pour lutter contre les violences faites aux femmes
En marge de la célébration de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’association Help a child Burundi a lancé ce 25 novembre , le projet Empowered 2 Protect (E2P). Ce projet présente un paquet de formations E2P et le bracelet Invi comme outils de protection et prévention de la violence sexuelle, dit Clément Nkubizi, chef de mission de Help a child Burundi.

Le projet enseigne aux hommes et aux femmes comment contrôler et maîtriser leurs émotions, en vue de lutter contre les violences faites aux femmes.  Les 5 modules du paquet de formations E2P montrent aux gens comment ils sont responsables de leur vie et de leurs communautés. C’est tout ce qui est nécessaire pour lutter contre ces violences, admet Christian Kazungu, promoteur de l’E2P au Burundi. Il ajoute que sur le point d’être violée, le dernier recours est d’utiliser le bracelet Invi.

Le bracelet Invi est à la fois un bijou et une arme. Un “outil d’auto-défense non violent.” Selon son créateur Roel van der Kamp, le bracelet contient un réservoir d’odeur très nauséabonde, qui peut être libérée lorsque le porteur est sous menace. “L’odeur provoque donc une réaction de dégoût et une réponse de fuite chez le/les agresseurs. Le porteur trouve une occasion de s’échapper”, explique le fondateur d’Invi.

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Invi, les femmes africaines rurales peuvent-elles en avoir?

En Europe, le bracelet coûte 60 euros. Ce prix, pour les Africains qui vivent dans des communautés  rurales, n’est pas moins important. Roel dit que dans cette lutte contre les violences faites aux femmes, il essaie de rabattre les prix. “Bien que ce bracelet coûte 60 euros, suivant les pays, je diminue les prix. Au Burundi par exemple, j’ai donné des bracelets à 15 euros”, signale le patron d’Invi.

Roel invite toutes les personnes riches, les organisations éprises d’esprit de lutte contre les violences faites aux femmes à faire des sponsors à son usine, pour que ce bracelet soit disponible à un prix bas ou gratuit. “Comme le condom est presque gratuit au Burundi, le bracelet Invi devrait aussi être gratuit ?”, se demande Nkubizi.

Néanmoins, Françoise Nibizi, directrice de Santé des Communautés pour le Développement (SaCoDé) souligne que les violences basées sur le genre au Burundi ne vont pas très bientôt disparaître. “La culture burundaise est tellement hypocrite”, affirme-t-elle. Les violées ne le dévoilent pas, et les agresseurs s’angélisent.

Depuis ce 25 Novembre, le Burundi comme le monde célèbre les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Peigne-t-on la girafe? E2P y réussira-t-il?

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Eric Niyoyitungira.

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