Pierre Nkurunziza est né en décembre 1964 à Ngozi. Ancien chef du principal groupe armé pendant la guerre civile burundaise (Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie, CNDD-FDD), il sera élu comme nouveau président de la République du Burundi en août 2005, puis réélu en juin 2010 et en juillet 2015.
En 1995, alors qu’il est professeur d’exercice physique à l’Université du Burundi, il fuit Bujumbura et rejoint la rébellion des Forces pour la défense de la démocratie (FDD), créée deux ans plus tôt après l’assassinat de Melchior Ndadaye. Après quelques mois de guérilla, il est grièvement blessé mais en réchappe. Pierre Nkurunziza va alors s’élever dans la hiérarchie des FDD, jusqu’à prendre la tête du mouvement rebelle. En 2000, le mouvement rebelle qu’il dirige refuse de participer aux négociations qui aboutissent à l’Accord de paix d’Arusha de l’an 2000 entre partis politique burundais et qui marque le début de la fin de la guerre civile burundaise.
Deux ans plus tard (en décembre 2002), le CNDD-FDD accepte enfin de signer un accord de cessez-le-feu avec le Président Pierre Buyoya, mais les combats se poursuivront jusqu’à la signature d’un autre accord de paix (dit Accord de Pretoria), en novembre 2003 sur la base d’une répartition du pouvoir politique, militaire et économique sur une base ethnique. Les FDD se transforment en parti politique : le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD). Pierre Nkurunziza est amnistié et devient Ministre d’État (le premier de l’Histoire du Burundi) en charge de la bonne gouvernance et de l’inspection générale de l’État.
Lors des premières élections législatives post-transition organisées en juillet 2005, son parti politique, le CNDD-FDD, remporte la majorité des sièges de la nouvelle assemblée nationale. Un mois après (août 2005), lors de l’élection présidentielle, l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès élisent Pierre Nkurunziza Président pour un mandat de 5 ans (162 parlementaires votent pour, 9 contre et 2 s’abstiennent). En 2010, il sera de nouveau réélu Président de la République du Burundi, cette fois-ci au suffrage universel. Cinq ans après, Pierre Nkurunziza est désigné candidat du CNDD-FDD à l’élection présidentielle de juin 2015, provoquant des heurts et les protestations de l’opposition. Pour ses partisans, lors de son premier mandat, il avait été plutôt élu par les Congrès et non au suffrage universel, que ce premier mandat n’est pas concerné par les 2 mandats constitutionnels. Ses oppositions ne l’entendent pas ainsi.
En mai 2015, alors qu’il est en déplacement pour un sommet à Dar es Salam sur la situation de crise du Burundi, Pierre Nkurunziza est victime d’une tentative de coup d’État de la part du général Godefroid Niyombare. Mais ses partisans s’interposent et, après de violents combats dans le centre-ville de Bujumbura, les chefs des putschistes annoncent leur reddition et Pierre Nkurunziza rentre à Bujumbura. En juillet 2015, l’élection présidentielle se tient enfin et Pierre Nkurunziza est de nouveau élu Président de la République du Burundi, vainqueur avec 69,41 % des suffrages.
Après l’élection, le 20 mai dernier, du Général Major Evariste Ndayishimiye comme nouveau Président de la République du Burundi, Pierre Nkurunziza allait quitter le pouvoir en août prochain.
Par Elvis Irambona