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Burundi : davantage d’enfants et les adolescents touchés par le diabète sucré

Le diabète sucré chez les enfants et les adolescents reste peu connu du grand public mais certes il fait rage au Burundi. Les professions médicales alertent sur une recrudescence des cas de ce diabète de type 2 chez les jeunes de moins de 25 ans depuis une décennie et du manque d’une politique claire établie pour contrecarrer la maladie.

Le pays enregistre au quotidien de nouveaux cas du diabète de type 2 chez les jeunes naguère observé chez les adultes. Une nette réalité dont on ne peut pas s’en passer, confirment les personnels soignants échangés avec JA sur le sujet qui s’étonnent de la manière dont le sujet n’apparaît pas dans les débats publics.

La maladie devient de plus en plus une réelle menace sanitaire à cette population d’âge. Et que ces chiffres gonflent en effet du jour au lendemain, s’inquiète de la situation la diabétologue Dr Raïssa Kaneza, du Centre de Lutte contre le Diabète (CELUCODIA) et de l’ignorance d’un bon nombre des parents.

« Depuis la création de notre centre (CELUCODIA) en 2003, nous avons déjà enregistré autour de 700 patients », révèle Dr Raïssa Kaneza, en précisant qu’un grand nombre d’entre eux est venu dans les quatre dernières années. Au Centre de Santé Musaga, les chiffres glissent de 30 en 2012 aux 268 patients en avril 2023 (enfants d’âge entre zéro et vingt-quatre).   

De passage, elle définit le diabète sucré comme étant « une maladie où le taux de glucose dans le sang est anormalement élevé, car l’organisme ne produit pas assez d’insuline ou ne répond pas normalement à l’insuline produite. »

S’agissant des causes, Dr Kaneza illustre les facteurs associés aux liens parentaux, la mauvaise alimentation dans les trois premières années de l’enfance et le climat.

Les symptômes

Pour la diabétologue Kaneza, trace d’abord les symptômes du diabète de type 1 qui se développent rapidement, habituellement en quelques jours à quelques semaines, et ils ont tendance à apparaître d’une façon typique. Les taux élevés de glycémie provoquent une miction excessive chez l’enfant.

Elle ajoute que, les symptômes que les enfants atteints de diabète de type 2 présentent, sont moins graves que ceux du diabète de type 1 et ils se développent plus lentement. Les parents peuvent remarquer une augmentation de la soif et de la quantité d’urine de l’enfant, ou seulement de vagues symptômes, comme une fatigue.

Le jeune dénommé Alexis du quartier Carama de la commune Ntahangwa, fait son témoignage. À l’âge de treize ans en 2017, s’est retrouvé dans la situation d’étisie dans une période d’au moins trois semaines.

Avec une augmentation excessive de la soif et de la quantité d’urine, Alexis voulait boire à chaque instant. Une situation qui l’a poussé à penser au test du diabète dont les résultats ont été positifs.  

Retrouvé devant la porte de son médecin traitant au Centre de Santé Musaga, il répond à son rendez-vous mensuel. Aujourd’hui à l’âge de dix-neuf, sous l’insuline, cet adolescent reconnaît que la mauvaise alimentation (un régime hypocalorique) serait à l’origine de son « malheur ».

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Des complications peuvent être multiformes

Le diabète peut causer des complications immédiates et des complications à long terme. La complication immédiate la plus grave est l’acidocétose diabétique. Une acidocétose diabétique est présente lors du diagnostic chez environ un tiers des enfants diabétiques de type 1, s’explique Adèle Ndayikunda, cette infirmière point focal du Centre de Santé Musage, le premier centre public dans la prise en charge des enfants diabète au Burundi depuis 2012.

Elle précise par la suite que « les complications à long terme sont généralement dues à des problèmes de santé mentale ou à des problèmes vasculaires. Bien que ces problèmes vasculaires mettent plusieurs années à se développer, mieux est le contrôle du diabète, plus faibles seront les risques de survenue de ces complications.»

Sans passer par quatre chemins, Mme Kaneza complète en montrant le danger pour ce pays en développement humain faible « ce qui menacent surtout les enfants malades du diabète au Burundi sont les complications aiguës, le système sanitaire n’est pas très bien outillé pour gérer les périodes aigues… par conséquent la prolongation de la durée de vie nous échappe, ce qui est fait ailleurs. A notre niveau il est même difficile d’identifier les anticorps, pour dire que ça le type 1 ou 2, aussi dire que cet enfant est à risque ou pas.»

En ce qui concerne la prévention, elle indique qu’il n’y a pas de moyens de prévention pour le diabète de type 1, il représente un taux de 9% alors que le diabète de type 2 représente 91% et surtout remarquable chez les adultes. 

La diabétologue Kaneza chute par une plaidoirie de l’installation d’un centre équipé des personnels qualifiés et un protocole très bien défini pour la prise en charge des enfants diabétiques. 

Une requête en moitié répondu par le Dr Jean De Dieu Havyarimana, directeur du Programme national intégré de lutte contre les maladies chroniques non transmissibles (PNILMCNT) via le journal Iwacu à l’occasion de la journée mondiale du diabète, célébrée le 14 novembre 2022.

Confirmant une augmentation sans cesse des cas de cette maladie chez les jeunes gens, cette autorité responsable du PNILMCNT, a rassuré que la prise en charge de ces enfants malades est assurée par ce programme. Et, il a donné le chiffre d’au moins 923 patients de l’âge inférieur à vingt-cinq ans.

La Dr Kaneza conseille à la population de faire le dépistage précoce du diabète pour que la maladie soit traitée à temps. Il faut aussi prendre les médicaments comme prescrits et adopter un mode de vie sain.

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Freddy Bin Sengi

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