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Burundi : comment attirer les investisseurs étrangers ?

Burundi, centre ville de Bujumbura
Le Burundi fait face à une récession des investisseurs étrangers sur l’économie nationale. Pour le Centre for Development and Entreprises Great Lakes (CDE Grands Lacs), le pays devrait identifier des réformes économiques adéquates, efficaces et dynamiques dans l’ouverture commerciale transfrontalière. 

« L’ouverture du commerce transfrontalier est l’un des facteurs pouvant attirer les investisseurs étrangers dans le pays. » a déclaré la CDE lors de la présentation de l’analyse sur l’ouverture commerciale transfrontalière ce jeudi 23 décembre. Cette analyse est dans le cadre du projet FUNGUA NJIA visant à promouvoir le commerce transfrontalier au Burundi. Ce projet vise aussi la compétitivité des entreprises burundaises ainsi que l’éducation au libre-échange.

Dans le cadre des avantages fournis par le code d’investissement au Burundi, 113 entreprises ont été certifiées entre 2018 et juillet 2021. Parmi ces entreprises, seules 24 étaient d’origine étrangères comme l’indique l’Agence Burundaise de Promotion des Investissements (API).

Lire : Pourquoi le Burundi peine-t-il à attirer les investisseurs étrangers ?

Selon cette analyse, le Burundi occupait la 185ème place sur 189 pays en 2018 au niveau de l’indice du développement humain. Ensuite en 2019 le pays était à la 162ème place sur 180 au niveau de la liberté économique. Quant à l’indice de perception de la corruption, le pays était à la 165ème place sur 180 en 2019. Il est arrivé à la 166ème position au niveau des affaires sur 190 économies en 2020.

Les secteurs qui attirent le plus les investisseurs étrangers

Selon le Plan National de Développement du Burundi (PND 2018-2027), l’agriculture contribue à hauteur de 39,6 % au PIB. Ce secteur offre plus de 84% d’emplois dans le pays. Vient ensuite l’élevage qui produit à son tour 19% du PIB. Enfin 4% du PIB total revient aux secteurs secondaire et tertiaire.

Cependant, le secteur des énergie et mines attirent beaucoup plus les investisseurs. Tout comme les industries de transformation, du bâtiment et des infrastructures, d’autres secteurs comme les industries de l’automobile, du transport et du tourisme incitent aussi les investissements étrangers dans le pays.

Selon le rapport sur l’investissement dans le monde 2020, les investissements directs étrangers au Burundi, s’établissaient à un montant de 1 million USD en 2018 et 1 million USD en 2019. En 2020, ces investissements ont passé de 1 million USD en 2019 à 6 millions de dollars. Par ailleurs, le stock total de ces investissements s’élevait à 231 millions en 2017. Ce stock s’élevait à 226,7 millions USD en 2018. En 2019, il s’élevait à 227,7 millions de dollars et à 233,8 millions USD en 2020.

 Des défis minent l’ouverture commerciale transfrontalière

Certes, le Burundi s’ouvre commercialement via l’intégration régionale. Mais il fait face à plusieurs défis.

« L’ouverture commerciale est un facteur majeur qui attire les investissements directs étrangers dans ce pays. Mais cette ouverture fait face à des mesures du protectionnisme économique. Nous faisons face à des besoins illimités et à des ressources limitées. Il faut qu’il y ait une compétitivité des entreprises dans l’innovation. Cela permettra de produire des produits de meilleure qualité »

a déclaré Kelvin Ndihokubwayo, analyste économiste au CDE.

Le pays représente un faible niveau des infrastructures. Il a un réseau routier très déficient. Les infrastructures ferroviaires sont inexistantes. Il dispose d’un petit port et de l’aéroport international à Bujumbura. Il n’y a quasiment pas d’entrepôts dans la capitale et le développement de la TIC avance à un rythme très faible. 

Ce pays fait face à une corruption très alarmante. Selon le classement de l’organisation Transparency International de 2019, le Burundi occupe la 19ème place des pays les plus corrompus au monde. Il est le deuxième pays le plus corrompu de l’EAC selon ce même classement.

Quelles sont les solutions pouvant permettre à surmonter ces défis

D’une manière générale, l’ouverture commerciale transfrontalière d’un pays se manifeste par l’intensité de ses relations avec le reste du monde. Pour y arriver, le pays devrait instaurer des réformes économiques incontournables, développer un bon environnement juridique, mettre en place des politiques économiques libérales et la réduction des barrières tarifaires et non-tarifaires.

Lire aussi : Burundi : un cadre institutionnel est nécessaire pour développer l’économie

Le pays doit instaurer la crédibilité en développant un bon environnement de confiance et de bonne gouvernance dans les affaires. Il doit développer les entreprises locales tout en développant la croissance des opportunités d’affaires.

Il doit développer les secteurs énergétique et technologique, accroître les infrastructures de meilleure qualité, ouvrir la compétitivité des entreprises locales et internationales et développer de meilleures conditions de production. Cela va permettre une production de bonne qualité. Pour le CDE, le développement d’un libre-échange est indispensable tout en accélérant l’entrée du Burundi au ZLECAF.

Signalons que la campagne FUNGUA NJIA (ouvrez les frontières) a été lancée depuis 2019 par le CDE. Cette campagne vise à promouvoir les bienfaits du libre-échange. Elle vise aussi à promouvoir la compétitivité des entreprises et du commerce transfrontalier au Burundi.

Willy Muhindo
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