Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Burkina Faso : Le recrutement des enfants par les groupes armés, un mal à éradiquer

Le recrutement des enfants par les groupes armés est un problème qui menace la protection de l’enfant. Selon l’UNICEF, la tranche d’âge de 14-17 ans est particulièrement affectée. La majorité sont des garçons avec une moyenne de 61%. Étudier des moyens de nouer un dialogue avec des groupes armés sur le recrutement des enfants, est l’une des solutions proposées par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). 

La région du Nord et du Sahel sont parmi les régions où on trouve des enfants enrôlés par les groupes armés. Dans un rapport de l’UNICEF sur les besoins de la protection de l’enfant publié en 2021, les chiffres des enfants enrôlés dans des groupes armés vont de 4 % dans la région nord et 3 % dans la région Sahel et la Boucle du Mouhoun (une des 13 régions administratives du Burkina-Faso).

 Dans un extrait d’un grand groupe de discussion réalisé avec les enfants à Djibo, commune Djibo dans la région du Sahel on peut lire : “il y a des enfants de chez nous qui sont utilisés par les groupes armés. Ces enfants rejoignent ces groupes pour se venger, parfois se faire un peu d’argent et parfois ils sont enrôlés de force ».

Lire aussi : Le Burkina Faso décrète un deuil national après une attaque faisant 41 morts

Depuis la fin de l’année 2019, le Burkina Faso est marqué par une dégradation continue du tissu social et la mise en branle de l’environnement protecteur de l’enfant. La multiplication des attaques violentes contre les civils par les groupes armés dans les différentes localités des régions déjà cités ci-dessus oblige parfois des villages entiers à s’allier à leur cause, ce qui accentue la gravité de la situation. Face à une telle brutalité, la vulnérabilité des enfants ne cesse d’accroître et leur état émotionnel est de plus en plus touché.

Des préoccupations importantes pour l’UNICEF

La problématique de recrutement des enfants par les groupes armés est une question importante pour la protection de l’enfant. Toutefois, il se pose un manque criant de cadre légal sur la gestion du processus de transfert et de prise en charge des enfants associés aux groupes armés par les acteurs impliqués.

L’environnement protecteur de l’enfant se dégrade de plus en plus dans les régions affectées suite à des attaques à répétition par des groupes armés ciblant des femmes et des enfants.

Une sensibilisation s’impose

Il est nécessaire de mener des campagnes de sensibilisation du public sur les risques que courent les enfants engagés dans des groupes armés visant à modifier les normes sociales qui favorisent la participation des enfants dans ces groupes.

Il faut aussi sensibiliser les principaux acteurs comme les enseignants aux mécanismes de signalement et aux risques qui y sont associés, ainsi qu’à la réinsertion et au retour à l’école des enfants ayant été associés à des groupes armés.

Des pistes de solutions à envisager

Parmi les pistes de solution possible, l’intégration des enfants associés aux groupes armés aux services de protection de l’enfant existants, y compris la recherche familiale et la prise en charge temporaire, les services médicaux et psychologiques, les activités de substance et l’éducation ont été proposés.

Il faut analyser le risque lié à l’intervention pour tous les acteurs concernés, y compris les enfants, les partenaires et les agences tout au long du cycle de la programmation. Il faut aussi assurer les soins médicaux appropriés aux enfants blessés ou handicapés et enfin étudier des moyens de nouer un dialogue avec les groupes armés sur le recrutement des enfants. Cette démarche doit être considérée en coordination avec le groupe de travail dans le pays. 

Lire : LES ENFANTS DU MALI, DU NIGER ET DU BURKINA FASO SONT PLUS EXPOSÉS AU RISQUE DE RECRUTEMENT PAR DES GROUPES ARMÉS

“ Je pense que la protection de tous les enfants contre les violations graves est à notre portée. Si nous restons fermes et unis, nous pouvons aller de l’avant et réaliser ce que l’on attend de nous, à savoir que la communauté internationale s’unisse et montre sa détermination à protéger les enfants contre la guerre. ” a annoncé Virginia Gamba, représentante spéciale de l’ONU pour les enfants et les conflits armés.

Rappelons que selon l’article 38 de la Convention International des Droits de l’Enfant(CIDE) publié 19 Août 2015, chaque enfant doit être protégé de la guerre et de ses conséquences, comme être réfugié, blessé, prisonnier ou obligé de travailler pour une armée.

Blandon Uwamahoro
Quitter la version mobile