Le mariage précoce peut être la source des conflits conjugaux et de divorces en raison du manque d’expérience. Cependant, au Burkina Faso, la loi autorise le mariage des filles à partir de dix sept ans-(Code de personnes et de la famille du 13 mai 2014). La scolarisation des adolescentes est une solution incontournable pour abolir cette pratique, propose Samira Ouedraogo, blogueuse burkinabaise.
Les adolescentes non instruites ou ayant un niveau d’études bas sont plus prédisposées au mariage d’enfants. Que leurs consœurs ayant un niveau d’instruction plus élevé. Selon un rapport final de l’UNFPA publié en septembre 2016 sur le mariage précoce (dans la région de la boucle du Mouhoun, Burkina Faso). Le Burkina Faso fait partie de dix pays africains les plus affectés par le mariage d’enfants. 10% des femmes se sont mariées avant l’âge de 15 ans et 52% des femmes avant l’âge de 18 ans.
Toutes les régions du pays sont concernées par le phénomène mais à des degrés différents. Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS 2010). Les prévalences du mariage parmi les filles âgées de 15-17 ans vivant au milieu rural étaient de 51% au Sahel. Contre 25 % au Sud-Ouest, 24% à l’Est, 22% dans la Boucle du Mouhoun et 21% dans la région des cascades.
Au niveau provincial, la province de la Kossi avec un taux de 34% est celle qui renferme le plus d’adolescences en union au niveau de cette région. Ensuite les provinces de Banwa(29%), du Nayala(22%), du Mouhoun(17%), des Balé(17%). La province de Sourou est épargnée car elle enregistre un taux nul de mariage d’enfants.
L’étude s’est intéressée au profil socio-économique des adolescentes concernées par le mariage d’enfants. On constate que les adolescentes ayant été victimes de mariage d’enfants sont majoritairement du milieu rural. Non instruites ou de niveau d’instruction primaire de religion musulmane ou traditionnelle, résidentes des provinces de la Kossi. Ainsi que des Banwa, d’ethnie Bobo et des Bwaba.
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Les facteurs déclenchant la pratique du mariage d’enfants
La pauvreté ou la tradition de certains parents au Burkina Faso n’hésitent pas à marier leurs filles très tôt. Indique Samira Ouedraogo, blogueuse lauréate du concours Blog4Dev.
Les risques liés à la santé de la reproduction. Le faible niveau de scolarisation ainsi que la faible participation des femmes au travail rémunéré. Aussi, les difficultés d’accès aux services socio-sanitaires compromettent l’épanouissement des femmes, notamment les adolescences.
Les conséquences du mariage d’enfants dont les plus récurrentes sont les grossesses précoces et les complications liées à l’accouchement. Socialement, le mariage précoce peut être source de conflits conjugaux et de divorce en raison du manque d’expérience de la fille ou du garçon. Ainsi à supporter les exigences de la vie du couple du fait de leur immaturité.
Voie de solution sur cette question pertinente
Les voies du recours habituels sont d’ordre communautaire et institutionnel. Ces structures de recours sont la police, la gendarmerie et même les services d’action sociale et les mariées. Au niveau du village, ce sont les conseillers qui sont sollicités. Quant à la médiation familiale ou sociale, ce sont les oncles maternels de l’enfant, les leaders religieux ou coutumiers qui sont sollicités.
Une nouvelle matière nommée «BANGRE YA SOMAN» qui signifie « Le savoir est bien ». Il s’agirait d’un cours de sensibilisation, d’information, et d’échange avec les fillettes sur leurs droits et sur leur autonomisation. précise Samira Ouedraogo la blogueuse.
L’objectif est de les préparer psychologiquement et d’attirer leur attention sur la question du mariage précoce afin qu’elles se sentent entourées.
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