Du 31 Janvier au 10 Février 2022, la Commission Vérité réconciliation (CVR) poursuit les enquêtes et de l’exhumation des fosses communes datant de 1972-1973 dans la province de Bubanza . Les habitants de cette province dont la soif de la vérité n’a pas été étanchée réclament le retour de la CVR à Bubanza
“Dans neuf fosses communes exhumés durant ces 10 jours, nous avons trouvé 268 restes des corps. Dans une seule fosse commune, on y a trouvé 200 restes des corps.” a déclaré le commissaire Léa Pascasie Nzigamasabo, secrétaire de la CVR.
Et d’ajouter: “ les personnes qui étaient impliquées dans les meurtres étaient entre autres les membres du gouvernement de l’époque, le corps de la défense , les prisonniers dont le fameux Kiruru, les gendarmes et les JRR de toutes les ethnies. Malheureusement vers la fin des crimes, les JRR de l’ethnie hutu ont été tués ».
Le chef de cabinet du gouverneur de la province de Bubanza a interpellé les habitants de Bubanza à apprendre de l’histoire et à se décider à dire un grand non à ces crimes.
“Que ce que vous venez de voir ne vous incite pas à vous venger entre vous. J’aimerais plutôt que cette occasion vous inspire à vous auto-évaluer et vous unir malgré vos différences ethniques. Que chacun se dise: plus jamais ça, plus jamais ça, plus jamais ça » lâche Jean Bosco Nduwimana.
Nduwimana souhaite que la CVR revienne à Bubanza. “ La vérité que l’équipe a exhumé pendant ces 10 jours ne suffit pas. Les citoyens ont toujours ce désir ardent de vous entendre leur partager d’autres vérités ou de leur montrer d’autres fosses communes mais le temps nous fait défaut. Nous vous supplions de revenir dans les brefs delais pour mettre au clair toutes les vérités »
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Les enquêtes continuent
L’histoire du Burundi ne serait basée que sur de fausses réalités si on s’arrête seulement sur les enquêtes menées antérieurement. Pour être impeccable et non biaisée, la CVR doit se rendre sur tout le territoire afin de se rendre compte des réalités sur place.
La CVR poursuit également cette enquête pour permettre aux burundais qui n’ont jamais su le sort des leurs, qui espéraient toujours revoir les leurs malgré leur disparition, d’intérioriser et de faire avec le fait que les leurs soient bel et bien morts après avoir vu et ou reconnu au moins ce qui appartenait au sujet parti ou le squelette.
Mettre au clair la vérité sur ce qui est arrivé libère plusieurs personnes. Ça permet aussi de comprendre que quand vous avez fait du tort à quelqu’un, vous devez vous excuser.
Nombreux parmi les victimes sont animées par un esprit de vengeance depuis 1960 car, jamais les crimes commis n’ont été avoués. Ceux qui ont commis ces crimes usent de toute forme de ruse pour ne pas être démasqués un jour. Par conséquent, il ne suffit que d’une simple étincelle pour recycler les crimes.
La CVR a solennellement déclaré que les tueries de 1972 constituent un genocide contre l’ethnie Hutu. La déclaration a été officiellement adoptée par le parlement du congrès à l’hémicycle de Kigobe du 20 janvier 2021.
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Joe Senghor
