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Les islamistes deviennent « plus agressifs » au Mozambique

Les militants islamistes multiplient les attaques et actes de barbaries envers les populations et les forces de l’ordre.

Les États-Unis ont averti que les militants islamistes deviennent plus agressifs dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, avec le soutien de l’État islamique.

Les militants, connus localement sous le nom d’al-Shabab – bien qu’il n’ait aucun lien connu avec le groupe jihadiste somalien du même nom – ont attaqué des villages isolés dans toute la province au cours des deux dernières années.

Le chef des opérations spéciales américaines en Afrique, le général de division Dagvin Anderson, a déclaré aux journalistes que le groupe reçoit un soutien extérieur qui le rend plus dangereux.

« Nous les avons vus au cours des 12 à 18 derniers mois développer leurs capacités, devenir plus agressifs et utiliser des techniques et des procédures qui sont communes dans d’autres parties du monde – au Moyen-Orient – et qui sont associées à l’État islamique », a déclaré le général Anderson lors d’un point de presse virtuel.

« Nous pensons qu’il y a des acteurs extérieurs qui influencent cela et rendent la situation plus virulente et plus dangereuse dans la région de Cabo Delgado ».

En effet, au mois de mars, des vidéos qui ont circulé sur les médias sociaux ont permis de mesurer l’ampleur des opérations du groupe, plus audacieuses et plus grandes.

Les islamistes ont pris le contrôle de la cité portuaires de Mocimboa da Praia (brièvement) le 24 mars et deux jours plus tard, ils se sont emparés d’une autre ville importante, Quissanga.

Les autorités mozambicaines indiquent que les islamistes pourraient entre autres financer leurs attaques avec des armes issues du trafic de drogue et de l’exploitation illégale des mines de pierre précieuses abondante dans le nord du pays.

L’évêque catholique de Pemba, Luiz Fernando Lisboa a indiqué au début de l’année que ces hommes à moto qui opéraient aux cris de « Allahu Akbar » dans une vidéo devenue virale « ont maintenant des armes et des véhicules ».

« Ils se déplacent donc facilement et peuvent mener des attaques sur de larges rayons. Et ils utilisent des uniformes de soldats. Les gens sont donc très confus et très effrayés », a-t-il précisé.

Le fait que les groupes islamistes du Mozambique reçoivent probablement de l’appui en armement, munitions et équipements de l’extérieur n’est pas le seul signe qui le rapproche des groupes opérant sur le continent africain et même au-delà.

Eric Morier-Genoud, un universitaire de Belfast expert sur le Mozambique, fait remarquer qu’il existe de fortes similitudes entre l’évolution de l’insurrection au Mozambique et l’émergence de Boko Haram dans le nord du Nigeria.

Ces groupes exploitent généralement les griefs locaux que sont la misère, le délaissement des populations locales par le gouvernement central et le retard économique observé dans le développement de la région.

Une fois ancrés, les groupes terrorisent de nombreuses communautés pour installer un climat de peur mais offrent également une alternative aux jeunes chômeurs frustrés qui acceptent de se faire enrôler.

Le Mozambique joue gros dans les régions du nord et le gouvernement le sait. Après avoir cherché à minimiser l’insurrection naissante, en qualifiant les militants de criminels sans objectifs socio-politiques précis, l’administration du Président Filipe Nyusi a commencé à déployer plus de forces de l’ordre dans la région.

Une opération pour rassurer surtout les investisseurs étrangers qui ont mis des millions de dollars sur la table pour l’exploitation des gisements de pétrole découverts dans les régions du nord.

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