Pendant son temps libre, la juge nigériane Monica Dongban-Mensem contrôle la circulation dans la capitale, Abuja, huit ans après que son fils a été tué dans un accident avec délit de fuite.
Le jour où je l'ai rencontrée, elle était vêtue de son gilet de circulation bleu, les pieds écartés, les bras en sueur coupant l'air à un rythme effréné, alors qu'elle dirigeait des voitures dans une chaleur de 38° alimentée par les voitures au ralenti. Autour d'elle se trouvait le chaos animé du rond-point Berger, dans le centre de la ville. Les voitures qui ne bougeaient pas étaient accrochées à leur essieu avant, les klaxons hurlants, attendant impatiemment qu'elle dise "go". Elle était maitresse de la situation. "Beaucoup de Nigérians sont impatients et cela se voit dans leur conduite", m'a dit le juge Dongban-Mensem. Elle ne savait pas qui était responsable de la mort de son fils, mais elle voulait s'attaquer à certaines des mauvaises conduites dont elle avait été témoin.