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Du freestyler en Guinée à la pelouse d’Old Trafford : l’histoire de Seydouba Soumah

Seydouba Soumah était présent jeudi à Old Trafford pour le match contre le Partizan Belgrade en Europa League. Il s’agira d’un nouveau jalon dans une carrière qui a débuté alors qu’il n’avait que 12 ans. Il a été découvert alors en tant que jongleur de ballon.

Agé de 28 ans, Soumah évolue comme footballeur professionnel en Europe depuis près d’une décennie et a pris part, avec la Guinée, à la Coupe d’Afrique des nations.

Mais son chemin vers une carrière professionnelle couronnée de succès passe par une rencontre fortuite avec l’Ajax Cape Town, un club sud-africain, alors qu’il n’avait que 12 ans.

C’est en 2004 que l’Ajax a disputé la Ligue des champions d’Afrique à Conakry, contre Fello Star.

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La ville de Lagos a accueilli dimanche son premier championnat de Freestyle Football.

John Comitis, alors propriétaire du club, avait voyagé avec l’équipe sous la houlette de Gordon Igesund, qui allait devenir le sélectionneur de l’équipe nationale d’Afrique du Sud.

« Derrière le but, pendant que nous nous entraînions la veille de notre match, il y avait ce jeune garçon qui jonglait avec une balle de tennis », a déclaré Comitis à BBC Sport.

« Quand je vous dis que je ne l’ai pas vu tomber plus de trois fois en une demi-heure, je ne plaisante pas. Il a utilisé le pied gauche, le pied droit, le genou, la nuque, la tête », a -t-il ajouté.

Egalement sous le charme du jeune jongleur, Gordon s’approche du président, pendant la séance, et lui demande s’il l’a observé. « J’ai répondu oui. Tu y as cru ? Appelez-le ici, se souvient-il. Appelle le gamin, il est tout timide. »

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Gordon, qui parle français, demande à l’enfant son âge. Il répond : « J’ai 12 ans ». « Peux-tu faire ça avec le grand ballon ? Nous lui avons lancé le ballon, et il a commencé à le jongler », ajoute Comitis, aujourd’hui en charge du club sud-africain de première division Cape Town City.

« C’était de la magie absolue. Nos joueurs se tenaient là et commençaient à l’encourager », se rappelle le dirigeant qui a demandé au jeune Bangoura s’il pouvait jouer. Il a dit : « Oui, je peux jouer ».

« On l’a mis dans le jeu à cinq, et nos gars n’ont pas réussi à lui enlever le ballon. Il était si rapide. Il frappait la balle, c’était juste une chose incroyable à voir chez un enfant. »Des mois de paperasse

Comitis a senti qu’il avait découvert un joyau et a décidé d’agir tout de suite.

Après la séance d’entraînement, il s’est rendu, avec l’enfant et tous ses joueurs, à son domicile pour rencontrer sa mère et lui a demandé la permission de voyager avec son fils en Afrique du Sud. « Je vais l’adopter comme son tuteur », a-t-il assuré à la mère de Seydouba.

Cette première rencontre a conduit à de longues négociations avec les frères aînés de Soumah et d’autres membres de sa famille, mais ils étaient intrigués à l’idée que le jeune Seydouba puisse rejoindre l’académie d’Ajax.

« Cela m’a pris des mois de paperasse, de procédures d’immigration, de tutelle. Il avait déjà 14 ans quand il est finalement arrivé au Cap », explique Comitis.

L’adolescent rejoint alors les moins de 15 ans du club. Après une séance d’entraînement, Comitis et son staff ont décidé de le transférer chez les moins de 17 ans.

Un an ou deux plus tard, Muhsin Ertugral (entraîneur d’origine turque) avait rejoint l’Ajax et avait envoyé Soumah dans l’équipe première à 16 ans.

Mais Ertugral est parti peu de temps après et Soumah n’a pas gagné la confiance des entraîneurs suivants, qui ont estimé qu’il n’avait pas travaillé assez dur avec le ballon et lui ont donc fait jouer sporadiquement. Sa carrière commence alors à stagner.

« Mais laissez-moi vous dire que ce gamin sait jouer. C’est le genre de joueur qui peut porter une équipe. Tu dois le soutenir parce qu’il a la magie, le reste peut fonctionner autour de lui », argue Comitis.

Letransfert en Europe

Comitis a prêté Soumah à deux autres clubs du Cap pour obtenir du temps de jeu, puis lorsque le jeune homme a eu l’occasion de faire un essai en Slovaquie, il a accepté à contrecœur de le laisser y aller.

« Je l’ai laissé partir pour avoir une chance, bien qu’en tant que son tuteur, il m’ait quand même appelé pour me demander conseil. Je ne pouvais pas le faire jouer, mais j’étais conscient de son talent. Je ne pouvais pas contraindre les entraîneurs de jouer contre lui. J’étais vraiment frustré de voir qu’un comme joyau nous échappait », dit-il.

A Nitra, à une centaine de kilomètres de la capitale Bratislava, Soumah a immédiatement marqué les esprits.

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« J’ai vérifié le contrat, c’était une somme modeste, mais décent. Il a fini par attirer le Slovan Bratislava et les plus grands clubs du pays venus le signer. »

A Slovan, Soumah a été meilleur buteur, a remporté des titres et a été convoqué en équipe nationale de Guinée.

Depuis, il a joué en Israël et maintenant en Serbie, avec le Partizan où il a rejoint le Nigérian Umar Sadiq pour former un duo dangereux.

Comitis espérait se rendre à Manchester pour assister au match de Soumah, mais il a choisi de regarder son club sud-africain, Cape Town City, après le licenciement de Benni McCarthy.

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