Des opposants à la modification de la constitution souhaitée par le président Alpha Condé, ont été condamnés à des peines de 6 et 12 mois de prison ferme.
Abdourahamane Sanoh, coordinateur du Front national pour la défense de la Constitution, écope d’une peine d’un an de prison ferme et quatre autres responsables de six mois.
Ils sont condamnés pour »provocation a un attroupement non armé ».
Le procureur avait requis contre sept des huit prévenus la peine maximale de cinq ans de prison ferme, et la relaxe du huitième.
Le jugement a été accueilli dans la salle par des cris de « justice corrompue ».
A lire aussi
Appel au dialogue en Guinée après la mort de manifestants
Comprendre la crise politique en Guinée
De nombreuses arrestations ces derniers jours en Guinée
« C’est un procès inique dirigé par des magistrats sous influence de l’exécutif », s’est indigné Mohamed Traoré, l’un des avocats des prévenus.
« C’est une manière pour le pouvoir d’intimider la population (et de dire) que quiconque essaie de s’opposer au projet de 3e mandat (du président Alpha Condé) sera jugé et condamné ».
Maitre Salifou Beavogui leur avocat crie à l’indignation et annonce sa décision faire appel.
A la suite de l’appel à la mobilisation lancé par le FNDC, Conakry et plusieurs villes guinéennes ont été en proie la semaine dernière à des heurts violents.
Au moins huit manifestants (10 selon l’opposition) et un gendarme ont été tués, des dizaines d’autres blessés.
Le FNDC entend faire barrage au projet prêté au président Condé de briguer sa propre succession en 2020 et de changer à cette fin la Constitution qui l’empêche de concourir à un troisième mandat.
Elle dénonce une dérive de la part de M. Condé, opposant historique dont l’accession au pouvoir en 2010 a marqué l’instauration d’un gouvernement civil après des décennies de régimes militaires et autoritaires.