Des dizaines de milliers de Britanniques – plus d’un million selon les organisateurs – ont manifesté samedi près du Parlement à Londres pour réclamer un nouveau référendum sur le Brexit.
Le Parlement britannique, appelé par Boris Johnson à se prononcer sur son accord de sortie, l’a contraint samedi à demander un report.
Ce vote relance l’incertitude à 12 jours seulement de la date prévue du divorce.
Les députés devaient décider s’ils approuvaient l’accord arraché laborieusement à Bruxelles par un Boris Johnson triomphant, permettant une sortie en douceur de l’Union européenen le 31 octobre, ou s’ils le renvoyaient dans ses cordes, lançant une nouvelle confrontation.Pour ces manifestants, c’est le seul moyen à leurs yeux de renverser la décision votée en 2016.
« Que voulons-nous ? Le vote du peuple ! Quand le voulons-nous ? Maintenant ! » scandait la foule, face à quelques dizaines de manifestants pro-Brexit venus défendre une sortie immédiate de l’UE.
Sous un soleil radieux et avançant derrière une banderole rose proclamant « Ensemble pour avoir le dernier mot », ils sont partis en fin de matinée des abords de Hyde Park en direction du Parlement, où les députés tenaient une séance exceptionnelle pour débattre du nouvel accord de Brexit conclu entre Londres et Bruxelles.
Douglas Hill, 35 ans, renchérit : « Le premier référendum, c’était comme sauter dans un train sans destination. Maintenant, nous en avons une et nous avons besoin d’un second référendum », dit-il en défilant aux côtés de son épouse estonienne et de leur petite fille, détentrice de la double nationalité.
Pour Theodor Howe, qui n’était pas majeur lors du référendum de 2016, il s’agit surtout « d’avoir son mot à dire sur ce qui va se passer ». L’étudiant de 20 ans est venu spécialement de Dundee, en Ecosse.
Maggie Wright, 66 ans, arbore un drapeau de l’Union Jack sur ses épaules : « Nous voulons juste vraiment sortir (de l’UE), on a voté pour ça, à cause du gaspillage d’argent et parce qu’on veut prendre nos propres décisions, (avoir) nos propres lois », explique-t-elle.
Le cortège des europhiles, en tête duquel figurait le maire travailliste (opposition) de Londres, Sadiq Khan, a atteint Westminster en début d’après-midi.
Au même moment, les députés y débattaient de l’accord de Brexit obtenu par Boris Johnson, sur lequel ils ont finalement décidé de reporter leur décision, contraignant le Premier ministre conservateur à demander à l’UE un nouveau report du Brexit, prévu le 31 octobre.