L’universitaire Kais Saied, un novice du pouvoir, a été élu président de la Tunisie avec 72,71% des voix lors du second tour de la présidentielle dimanche, a annoncé lundi l’instance chargée des élections.
Kais Saied, 61 ans, devient ainsi officiellement le deuxième président élu démocratiquement au suffrage universel, succédant à Béji Caïd Essebsi, décédé fin juillet à 92 ans, à quelques mois de la fin de son mandat.
Kais Saied est un constitutionnaliste, qui n’a ni parti ni structure électorale.
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Surnommé « le robot » pour ses manières sévères, M. Saied a mené une campagne presque sans publicité, sur un message d’intégrité et de lutte contre la corruption destiné aux jeunes électeurs tunisiens.
Il a fait campagne uniquement en faisant du porte-à-porte et en prônant une démocratie décentralisée et participative. Il a fait le plein de voix chez les jeunes diplômés au chômage, selon les analystes.
M. Saied a fait partie du comité d’experts qui a aidé le parlement à rédiger la constitution tunisienne post-printemps arabe, adoptée en 2014. Il est parfois apparu à la télévision en tant que commentateur politique.
Dans la semaine précédant les élections, il a annoncé qu’il ne ferait pas campagne tant que son rival serait en prison.Kais Saied dit que son épouse, Ichraf Chebil, ne détiendra pas le titre de « Première Dame » s’il devient président.
Il a promis des réformes électorales, y compris des changements aux élections locales pour les représentants régionaux.
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Les critiques ont cependant attaqué ses positions sociales conservatrices.
Dans une interview accordée à un journal local, il a accusé les puissances étrangères d’encourager l’homosexualité dans le pays.
Il est favorable au rétablissement de la peine de mort, suspendue depuis 1994 en Tunisie.
Il s’oppose à un héritage égal pour les hommes et les femmes.
Il doit prêter serment d’ici la fin du mois.