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POLITIQUE

Maurice Kamto à ses militants : « Rentrez chez vous en paix »

Maurice Kamto et ses coaccusés ont quitté la prison principale de Yaoundé, samedi après-midi, sous les regards d’une centaine de ses militants.

« Si vous savez pourquoi vous vous battez, quelle que soit la durée du combat, vous aurez la victoire la victoire », a lancé M. Kamto à ses partisans. « Rentrez chez vous en paix », leur a-t-il dit ensuite.

Les ex-détenus ont annoncé leur intention de continuer leur combat politique.

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Les journalistes couraient derrière la berline verte transportant le leader du MRC qui, de temps en temps, faisait signe de la main à la foule.

Un cortège de voitures s’est ébranlé de la prison de Yaoundé, transportant ses coaccusés Christian Penda Ekoka, ancien conseiller économique de Paul Biya, le rappeur Valsero, Paul Eric Kingue, Penda Ekoka et le professeur Alain Fogue, le premier à lâcher un mot en direction de la presse : « Je serais libre quand le Cameroun sera libre. »

Albert Nzongang, un allié de poids de M. Kamto, lève les bras en l’air pour dire que le combat politique va continuer.

Me Michèle Ndoki, coaccusée de Maurice Kamto, est souriante. Ses deux filles sont assises à l’arrière de sa voiture 4×4.

Cette avocate avait été blessée au cours des manifestations de janvier dernier, lors desquelles les opposants ont été arrêtés.

Me Ndoki espère que les autres détenus seront libérés. « Je suis très contente de retrouver ma famille. Maintenant on a encore beaucoup de chemin à parcourir pour la libération de tous », a-t-elle lancé à la foule.

Maurice Kamto, 65 ans, professeur de droit et avocat au barreau de Paris, a été libéré en même temps qu’une centaine de ses militants après que le chef de l’État camerounais, Paul Biya, a décidé de l’arrêt des poursuites concernant plus de 300 personnes. Cette décision a été prise lors du dialogue national organisé cette semaine à l’initiative de M. Biya.

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« Je dois dire qu’on les libère sans qu’ils aient été jugés. Le commissaire du gouvernement a parlé, dans ses réquisitions, de désistement. C’est-à-dire qu’il n’y a plus d’action publique qui puisse leur être opposée (…). Les juristes savent ce qu’on entend par désistement. Je suis ravi que le tribunal ait pris acte de ces réquisitions », a réagi l’un des avocats de Maurice Kamto.

« Insurrection »

M. Kamto et ses coaccusés se sont dirigés, à leur sortie de prison, vers le quartier Odza, à Yaoundé, pour rencontrer leurs militants et proches.

Le principal opposant camerounais a passé neuf mois en détention. Il était poursuivi pour plusieurs charges, celle d' »insurrection » notamment.

Maurice Kamto a été arrêté pour avoir appelé à des manifestations contre la réélection de Paul Biya en 2018. Au terme du scrutin, il était arrivé deuxième, derrière après M. Biya.

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