Les Oromo ont chanté et brandi des drapeaux de leur région pour célébrer leur festival annuel, samedi, à Addis-Abeba, pour la première fois depuis plus de 100 ans.
Ce festival connu sous le nom d’Irrecha a lieu dans un contexte de revendications territoriales dans la capitale éthiopienne.
Il se tient habituellement dans la ville de Bishoftu, dans la région d’Oromia, mais les Oromos affirment qu’Addis-Abeba fait partie de leur territoire.
« Nous célébrons Irreecha avec d’autres nations et nationalités (…) Et nous le faisons car Addis-Abeba est notre maison à tous », a dit le maire adjoint de la capitale éthiopienne, Takele Uma, cité par l’Agence France-Presse.
Membre de l’ethnie oromo, il a plaidé pour la cohésion et le vivre-ensemble.
La délocalisation de l’évènement culturel est perçu par certains comme une reconnaissance de la culture oromo par les autorités éthiopiennes.
Mais certains estiment le parti au pouvoir cherche, en contrepartie de l’autorisation de la tenue du festival dans la capitale, le soutien de ce groupe ethnique avant les élections générales de 2020, rapporte Kalkidan Yibeltal, un journaliste de la BBC.
Cette communauté se plaint depuis des années de sa marginalisation culturelle et politique.
L’actuel Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, appartient à ce groupe ethnique.
Il a mis en œuvre des réformes radicales depuis son arrivée au pouvoir l’année dernière.
L’Oromia est l’une des neuf régions du pays.
Dans un contexte politico-ethnique agité, le festival autorisé pour la première fois à Addis-Abeba faisait craindre des tensions.
A quelques mois des élections générales de mai 2020, l’Éthiopie traverse une crise marquée par des violences intercommunautaires.
Cinq personnalités dont le chef d’état-major de l’armée et le président de la région Amhara ont été assassinées fin juin.
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