Frédéric Takang, Bamenda, BBC Afrique
Une « caravane pour la paix et le vivre ensemble » s’est déployée samedi à Bamenda, l’une des principales villes du pays, à l’initiative des gardiens de la tradition venus de tout le Cameroun.
Ils veulent prendre part au « dialogue national » annoncé par le chef de l’Etat, Paul Biya, pour le règlement de la crise dans les régions anglophones du pays.
Des rites traditionnels ont eu lieu, samedi, dans les rues de Bamenda, à l’initiative d’une centaine de chefs traditionnels.
Venus des toutes les régions du pays, ils ont invoqué les ancêtres pour que la paix revienne au Cameroun, surtout dans les zones anglophones secouées par un conflit séparatiste depuis près de trois ans.
« Lorsque notre pays (…) est en danger, il nous revient, à nous les autorités coutumières, de nous lever pour mettre de l’ordre. Nous avons exécuté les rites traditionnels que seuls les chefs coutumiers savent faire (…) pour que la paix revienne », a expliqué Parfait Mbassi, le coordonateur de la caravane.
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Les chefs coutumiers estiment que trop de sang a déjà coulé au Cameroun. Ils veulent donc mettre fin aux violences qui déchirent jour après jour le Cameroun.
« Nous avons perdu des fils, des frères, des femmes », déplore Mbiyembe Matic Salomon, un chef coutumier de la Sanaga-Maritime, invitant le gouvernement à « écouter » les protagonistes de la crise qui ensanglante les deux régions anglophones camerounaises.
Les chefs coutumiers veulent joindre leurs efforts à ceux du gouvernement, en vue d’un dénouement heureux de cette crise, au terme du « dialogue national » prévu à partir de la semaine prochaine.
La crise sociopolitique dans les régions anglophones du Cameroun a fait près de 2 000 morts et des milliers de déplacés, selon plusieurs organisations non gouvernementales.