L’armée nigériane a mis fin aux activités d’une organisation d’aide internationale qu’elle accuse d’aider les militants de Boko Haram dans le nord-est du pays.
Il est reproché à Action contre la faim d’avoir fourni de la nourriture et des médicaments aux insurgés islamistes.
L’organisation non gouvernementale (ONG) a nié cette allégation, affirmant que des soldats ont fermé son bureau jeudi à Maiduguri, la principale ville du nord-est de l’État de Borno, sans préavis.
« Action contre la faim a dû mettre fin à l’aide qu’elle apporte à des millions de personnes à Maiduguri, Monguno et Damasak avec effet immédiat », a déclaré l’ONG dans un communiqué.
« Cela met en péril l’aide vitale qu’Action contre la Faim apporte aux personnes les plus vulnérables de la région. »
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L’allégation de l’armée est grave. C’est la première fois qu’elle accuse explicitement une organisation d’aide pour « violation de la sécurité et sabotage » des opérations antiterroristes de l’armée dans la région.
« Les actions subversives de l’ONG Action contre la faim ont persisté malgré plusieurs avertissements de cesser d’aider et de soutenir les terroristes et leurs atrocités », peut-on lire dans un communiqué de l’armée.
L’armée a déclaré qu’elle avait obtenu des « renseignements crédibles » qui appuient de ces allégations.
Les militants de Boko Haram mènent depuis 10 ans dans le nord-est du Nigeria une insurrection, qui a également touché les pays voisins du Tchad, du Niger et du Cameroun.
Des dizaines de milliers de civils ont été tués et plus de deux millions ont fui leur foyer pendant le conflit.
Le groupe est devenu célèbre et a attiré l’attention des médias du monde entier en 2014 à la suite de l’enlèvement de plus de 200 filles dans une école de la ville de Chibok, à Borno, l’État où il a été le plus actif.