Le chef de l’armée algérienne a ordonné à la police de bloquer et de saisir les bus et les voitures qui amènent des manifestants dans la capitale, Alger, après des mois de manifestations.
Selon l’agence de presse Reuters, cette ordonnance est la dernière d’une série de mesures visant à réprimer les manifestations hebdomadaires exigeant une purge complète de l’ancienne élite dirigeante.
« Nous avons donné instruction à la gendarmerie d’arrêter les bus et les voitures utilisés à cette fin, de saisir et d’imposer des amendes à leurs propriétaires », a déclaré mercredi le lieutenant général Ahmed Gaid Salah.
Le général Salah, qui est actuellement considéré comme l’homme fort du pays, a déclaré que linterdiction était nécessaire pour contrer « certaines parties… avec de mauvaises intentions », qui exploitaient la liberté de mouvement pour « perturber l’ordre public », rapporte l’AFP.
Le président par intérim Abdelkader Bensalah a annoncé dimanche que des élections se tiendraient le 12 décembre afin de résoudre la crise politique qui sévit dans le pays depuis la démission du dirigeant de longue date Abdelaziz Bouteflika en avril.
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Mais les manifestants exigent d’abord la création de nouvelles institutions avant toute élection – et veulent la destitution des fidèles de Bouteflika, y compris Gaid Salah qui insiste pour des élections avant la fin de l’année.
La dernière décision du chef de l’armée a été rapidement condamnée par Said Salih, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme.
Il a déclaré à l’AFP que cette mesure était « illégale » au regard de la constitution algérienne qui « garantit aux Algériens l’égalité civile et la liberté de circulation ».
Les élections présidentielles initialement prévues pour le 4 juillet ont été reportées faute de candidats, plongeant le pays dans une crise constitutionnelle, le mandat de 90 jours de M. Bensalah ayant expiré début juillet.