Les juges ont demandé le report du procès de la journaliste Hajar Raissouni accusé d’avortement illégal.
Le procès d’une journaliste marocaine accusée d’avoir eu des rapports sexuels hors mariage et d’avortement volontaire a été reporté.
Le procès de Hajar Raissouni a été reporté au 16 septembre et elle doit rester en détention jusque-là.
Des centaines de personnes ont protesté devant un tribunal de la capitale, Rabat pour dénoncer ce procès.
Les deux chefs d’accusation sont des crimes au Maroc, mais les poursuites pour avortement sont relativement rares.
Le procès intenté contre Hajar Raissouni qui travaille pour un journal critiquant le gouvernement, a suscité un débat intense sur la liberté de la presse et les libertés civiles dans ce pays d’Afrique du Nord majoritairement musulman.
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Les journalistes et les militants des droits de l’homme pensent que l’affaire a des connotations politiques, bien que l’accusation nie que ce soit le cas.
Selon Amnesty International, Mme Raissouni et son fiancé ont été arrêtés le 31 août alors qu’ils quittaient une clinique à Rabat.
Un médecin et deux autres personnes travaillant à la clinique ont également été arrêtés parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir pratiqué un avortement.
Selon la loi marocaine, les couples qui ont des relations sexuelles en dehors du mariage peuvent être emprisonnés jusqu’à un an, a déclaré Amnesty International.
Une femme qui a avorté peut être punie d’une peine d’emprisonnement de six mois à deux ans et d’une amende, ajoute l’organisation de défense des droits de l’homme.
« Cette affaire est un rappel brutal de la nécessité urgente d’abroger les lois marocaines qui criminalisent les relations sexuelles en dehors du mariage et de l’avortement », a déclaré Heba Morayef, d’Amnesty International, dans un communiqué.
Selon l’agence de presse Reuters, l’Association marocaine pour le droit à l’avortement affirme qu’entre 600 et 800 avortements ont lieu illégalement chaque jour.
Les manifestants devant le tribunal lors de l’ouverture de son procès lundi ont demandé la libération de la journaliste de 28 ans, qui travaille pour le journal Akhbar Al-Yaoum, rapporte l’agence de presse AFP.
Certains portaient aussi des pancartes avec des slogans tels que « Mon corps, ma liberté » et « Non, à la criminalisation des rapports sexuels entre adultes consentants », rapporte l’agence.