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La Karenjy, la voiture made in Madagascar

Même si en matière de construction automobile, l’Afrique a encore du chemin à faire, sur la grande île, la Karenjy fait office de révolution dans le domaine automobile.

Les pistes pour le Made in Africa dans le domaine de l’immobiliers’ouvrent de plus en plus à Madagascar.

Le visiteur d’un jour qui découvre la ville Fianarantsou, verra sans doute aux côtés des marques françaises, un véhicule de fabrication malgache qui fait la fierté de Madagascar.

Elle s’appelle, la Karenjy, un véhicule qui se distingue par un design unique et original.

Elle est conçue et produite à Madagascar, dans la ville de Fianarantsoa et son nom signifie en langue locale « vadrouiller ».

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« C’est un véhicule qui a été conçu pour Madagascar, pour être fonctionnel et adapté aux contrainte locales » indique Luc Ronssin, gérant de l’entreprise de fabrication du véhicule.

Concernant les spécificités de la voiture et les raisons de son style unique, Luc Ronssin, précise que le capot qui est penché favorise la visibilité.

« Le pare-brise qui est droit, c’est l’effet de serre, donc la voiture chauffe moins. Les vitres hautes, c’est la sécurité ».

« Les pneumatiques montées en 15 pouces donc des petits pneumatiques qui permettent d’avoir une grande garde au sol et un budget pneumatique réduit ».

Les concepteurs de la Karenjy estiment qu’elle est économique à l’usage grâce à sa forme atypique : une forme d’œuf qui permet de se faufiler.

Trois voitures produites par mois

Dans l’usine de fabrication de la Karenjy, 63 employés produisent trois voitures par mois.

On estime qu’environ 10.000 véhicules ont été importés à Madagascar l’an dernier et un peu plus de la moitie étaient des véhicules d’occasion.

Mais le constructeur de la Karenjy affirme ne pas souffrir de cette concurrence car elle se positionne sur un marché de niche.

Mais cette marque Made in Mada a bien failli disparaitre il y a 30 ans.

La Karenjy est lancée dans les années 80 avec l’espoir de créer une industrie automobile locale.

L’usine a même conçue une Papamobile pour la venue du Pape Jean Paul II à Madagascar en 1989 : Mazana I.

Mais après une transition politique chaotique en 1993, l’usine ferme ses portes.

Les activités ont repris il y a seulement 10 ans.

Pour la venue du Pape François en septembre sur la grande île, une deuxième Papamobile, la Mazana II sera construite par Karenji.

Une grande fierté pour toute l’équipe de construction du véhicule.

La majorité des pièces est fabriquée sur place selon Adolphe Razafimahatratra, un technicien.

« Premièrement c’est la partie mécanique qui est importée car on ne peut pas construire les parties mécaniques sur place notamment le moteur ».

« Ce qui est fait ici à l’usine de Fianarantsoa, c’est le châssis, le capitonnage, l’électricité et la carrosserie au sein de huit ateliers ».

Si vous n’êtes pas dans la grande île, impossible de vous offrir une Karenjy car elle est uniquement disponible sur le marché local.

La plupart des véhicules a été acheté par des entreprises qui sont basées à Madagascar.

Une stratégie pour valoriser l’image de la Karenjy.

Christian Olivier Raharianarison est un guide touristique.

Il fait visiter la région à bord de ses deux Karenjy.

Il veut promouvoir le savoir-faire malgache.

Malgré le mauvais état des routes à Madagascar, il ne se plaint pas de son choix.

« Moi je trouve que la Karenjy passe partout, dans la boue, sur le sable, sur les rochers…j’ai eu un peu des difficultés car la suspension n’est pas comme les gros 4×4 ».

« Elle peut s’embourber mais l’avantage c’est qu’elle peut s’en sortir parce qu’elle est légère par rapport aux autres 4×4 ».

« Elle est plus légère car la carrosserie est en fibre de verre : quand il y a un problème on n’est pas obligés d’appeler beaucoup de personnes à la rescousse ».

« Juste la force des bras de deux ou trois personnes qui poussent la voiture et on peut continuer la route ».

Il faut débourser entre 15.000 et 20.000 euros pour obtenir une Karenjy.

En comparaison, un 4×4 d’occasion fabriqué à l’étranger a un prix de base de 10.000 euros.

C’est l’un des obstacles que devra surmonter l’entreprise en plus de la réticence de certains Malgaches pour le made in Madagascar.

L’entreprise prévoit de partir à la conquête du marché des particuliers en 2020.

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