Une école catholique renommée de Dakar a refusé d’admettre en cours des élèves musulmanes portant le voile.
Il s’agit selon l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc (ISJA) d’un nouveau règlement qui suscite la polémique dans ce pays majoritairement musulman d’Afrique de l’ouest.
Mardi déjà, à l’accueil des élèves du primaire et du collège, « les enfants voilées ont été appelées à se retirer dans une salle par les responsables de l’école, qui ont ensuite appelé les parents pour venir les chercher », a rapporté l’un des parents d’élèves, Mohamed Rose.
Le message qu’elle a envoyé aux parents précise que la « Congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny », dont dépend l’école, a décidé que la « tenue autorisée (…) se composera à partir de la rentrée de septembre 2019 de l’uniforme habituel, avec une tête découverte, aussi bien pour les filles que les garçons ».
A lire aussi
L’Algérie interdit le voile intégral à l’école
Au Sri Lanka, interdiction du port des voiles couvrant le visage
Marine Le Pen refuse de porter le voile au Liban
« Nous sommes huit élèves, toutes voilées, à n’avoir pas été admises dans l’école aujourd’hui. Nous avons d’abord été regroupées, puis nos parents ont été appelés pour qu’ils viennent nous chercher », a déclaré à l’AFP une élève de terminale qui a souhaité garder l’anonymat.
Elle fréquente depuis quatre ans l’établissement en question, l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc (ISJA), et portait jusqu’alors le voile à l’école.
« Nous n’avons pas sorti de filles voilées (de l’école). Nous avons demandé aux familles dont les enfants n’avaient pas une tenue conforme au règlement intérieur, qu’elles avaient signé, de bien vouloir se conformer à cette tenue », s’est défendue la proviseure de l’ISJA, Rayana Tall, qui est elle-même musulmane, dans le quotidien L’Observateur.
La direction « joue avec les mots », a regretté Jamal Abass, dont les deux filles n’ont pas été admises.
« Elle ne mentionne pas de manière précise l’interdiction du voile, mais dans les faits, c’est ça », a-t-il ajouté.
Un responsable de l’association islamique Jamra a jugé « inadmissible » la décision de l’école.
