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Prison à vie pour les assassins d’un ancien ministre guinéen

Boubacar Diallo, BBC Afrique, Conakry

Cette décision marque la fin d’un dossier judiciaire qui a tenu en haleine les Guinéens.

Thierno Saidou Diaouné a été ministre de la Jeunesse et des Sports et fonctionnaire des Nations unies.

Il a formé de nombreux dirigeants des mouvements associatifs et de jeunesse en Guinée.

Il menait la réforme de quelques secteurs névralgiques en Guinée, lorsque des bandits se sont introduits nuitamment dans son véhicule avant de le cribler de balles.

Sa mort a ému les Guinéens.

« Le verdict n’est pas sévère »

Lundi, un tribunal de Conakry, la capitale, a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité quatre personnes accusées d’être les auteurs ou complices de ce crime.

Me Mohamed Sylla, avocat de la partie civile, est satisfait du verdict qui a été rendu.

« J’estime que justice a été rendue, dès lors que les coupables ont été reconnus comme tels par le tribunal criminel. (…) On ne peut que s’en réjouir », dit-il.

« Le cabinet d’instruction a fait son travail. C’est après l’instruction qu’ils ont été renvoyés devant le tribunal criminel. Il n’y a aucun souci concernant la procédure. Je pense que le verdict n’est pas sévère », ajoute Me Sylla.

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Les avocats de la défense dénoncent un procès inéquitable. Pour eux, les quatre personnes condamnées sont innocentes et leur culpabilité n’a pas été prouvée.

« Je suis vraiment déçu de ce verdict », a soutenu Me Abou Camara.

Selon lui, les accusés ont été reconnus coupables seulement parce que leur contact téléphonique s’affichait sur le téléphone du défunt Thierno Saidou Diaouné.

« On a rendu la décision parce qu’il faut condamner », dénonce Me Camara.

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L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports a été tué à une époque où l’insécurité avait atteint des proportions inquiétantes à Conakry.

Des fichiers jugés gênants

La directrice du Trésor, Temple Colle, un salarié d’une société fournissant des services Internet, et Mohamed Hussein, un fonctionnaire du ministère des Finances ont été tués à cette période.

Selon des sources concordantes, ces trois personnes, ainsi que le défunt ministre, travaillaient tous sur des fichiers jugés gênants pour certains groupes d’intérêts guinéens.

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