Le légendaire chanteur sud-africain Johnny Clegg, qui a mélangé les rythmes zoulous aux styles occidentaux et a défié la ségrégation de l’apartheid, est mort mardi après une longue bataille contre le cancer, a déclaré son manager.
Né en Angleterre, il a grandi au Kwa Zulu Natal, parlant et chantant en zoulou.
Il a joué dans les groupes multiraciaux Juluka et Savuka dans les années 1970 et 1980 avant de se produire en solo.
Sa musique a joué un rôle dans l’unification des Sud-Africains à une époque où le gouvernement de l’apartheid imposait la séparation de la population selon les races.
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Passionné par la lutte contre l’apartheid, il s’est produit au service commémoratif de Nelson Mandela en 2013.
« Johnny est décédé paisiblement aujourd’hui, entouré de sa famille à Johannesburg (…), après une bataille de quatre ans et demi contre le cancer », a déclaré Roddy Quin sur la chaîne de télévision publique SABC.
« Il a joué un rôle majeur en Afrique du Sud en faisant découvrir aux gens différentes cultures et en les rapprochant », a-t-il ajouté dans un communiqué.
« Il nous a montré ce que cela signifiait d’embrasser d’autres cultures sans perdre son identité ».
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Johnny Clegg a puisé dans la culture zoulou son inspiration pour concevoir une musique révolutionnaire où les rythmes africains endiablés cohabitent avec guitare, clavier électrique et accordéon.
Son album « Scatterlings of Africa » en 1982 l’avait propulsé en tête des hit-parades en Grande-Bretagne et en France.
L’un de ses plus grands tubes planétaires, « Asimbonanga » (« Nous ne l’avons pas vu », en langue zoulou), est dédié à Nelson Mandela, le héros de la lutte anti-apartheid.
Le chanteur et danseur, qui souffrait d’un cancer du pancréas, avait récemment fait une tournée mondiale d’adieu.