Le Nigeria, la première économie africaine, a signé l’accord de libre-échange visant à accroître les échanges commerciaux entre les pays africains.
L’Érythrée est le seul pays africain à n’avoir pas signé l’accord. Il se met, pour l’instant, en marge du bloc commercial constitué à travers cet accord signé par le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, lors du sommet de l’Union africaine (UA), qui se tient ce weekend à Niamey, capitale du Niger.
La première étape de la mise en œuvre de l’accord de libre-échange va consister à réduire les droits de douane sur les marchandises en provenance des pays de l’UA. Mais aucun calendrier n’a encore été fixé pour cela.
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Aujourd’hui, les pays africains n’échangent qu’environ 16 % de leurs biens et services entre eux, contre 65 % avec les pays européens, selon l’Agence France-Presse.
L’Union Africaine estime que la mise en œuvre de son accord de libre-échange entraînera une augmentation de 60 % du commerce intra-africain d’ici à 2022.
Elle estime aussi que la ZLECA sera la plus grande zone de libre-échange du monde.
Pourquoi l’adhésion du Nigeria est-elle importante ?
L’année dernière, le projet de libre-échange continental a buté sur un obstacle, lorsque le Nigeria s’est retiré des négociations.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, est la plus grande économie d’Afrique et a longtemps été une puissance régionale. Lorsqu’il s’est retiré du processus, certains observateurs se sont demandé si l’accord commercial africain pouvait voir le jour.
En se retirant des négociations, le président Muhammadu Buhari a déclaré qu’il avait besoin davantage de concertation avec les acteurs économiques de son pays avant d’y adhérer.
Depuis lors, l’organe public chargé des négociations commerciales au Nigeria a déclaré avoir consulté 27 organisations du pays, dont des syndicats de travailleurs.
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Le Nigeria a beaucoup à gagner à avoir un accès accru de ses biens et services au marché africain qui va s’agrandir, selon Mayeni Jones, journaliste de la BBC.
Nombre d’acteurs économiques consultés craignent qu’une intégration régionale accrue n’entraîne une concurrence déloyale pour les emplois et les biens qu’ils produisent, ajoute Mayeni Jones.
Avec l’adhésion du Nigeria, le rêve d’accroître le commerce intra-africain, qui est actuellement à la traîne par rapport au volume du commerce du continent avec l’Europe, semble plus réalisable que jamais.
Maintenant que la zone de libre-échange offre un accès à l’énorme marché nigérian, l’Afrique est en bien meilleure position pour négocier avec les organismes régionaux d’autres parties du monde.
Pourquoi l’Érythrée n’a pas adhéré à la ZLECA ?
Ce pays d’Afrique de l’Est n’a pas participé aux négociations en raison de son conflit avec l’Éthiopie, selon le commissaire chargé du commerce et de l’industrie à la Commission de l’UA, Albert Muchanga.
Les relations entre les deux pays s’étant améliorées depuis un an, l’Érythrée a demandé à l’UA de se joindre au processus. « Donc, avec le temps, l’Érythrée prendre le train en marche », espère M. Muchanga.
Qu’est-ce qu’un accord de libre-échange ?
Les accords de libre-échange visent à réduire les tarifs douaniers entre les pays membres.
Les tarifs douaniers sont des taxes prélevées sur des marchandises entrant dans un pays pour diverses raisons, quelquefois pour protéger un produit.
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L’accord de libre-échange a l’avantage de supprimer toutes les taxes à la frontière ou les barrières commerciales sur les marchandises.
Il permet aussi de faire en sorte qu’il n’y ait plus de limite à la quantité d’échanges que les parties de l’accord – les pays signataires – peuvent échanger entre elles.
L’accord de libre-échange rend le commerce entre les pays plus libéral que possible et favorise la concurrence.
Écoutons l’expert sénégalais en relations commerciales, Cheikh Tidiane Dièye, nous dire pourquoi le Nigeria a accepté de signer l’accord de libre-échange de l’UA :