Le procureur général de Guinée-Bissau a ordonné l’arrestation pour « tentative de subversion de l’ordre constitutionnel » du président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama.
Il est reproché à M. Cassama d’avoir été désigné par la majorité parlementaire pour assurer « l’intérim » du chef de l’État, José Mario Vaz, dont le mandat a expiré.
La même accusation vise Califa Seidi, chef du groupe des députés du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation historique qui a conduit cette ex-colonie portugaise à l’indépendance et qui a remporté les législatives du 10 mars.
Les deux hommes sont à Abuja, au Nigeria, où se tient samedi un sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en partie consacré à la crise politique en Guinée-Bissau.
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Crise parlementaire en Guinée-Bissau
Le PAIGC et ses trois formations alliées contrôlent une majorité de 54 sièges sur 102 à l’Assemblée nationale depuis les législatives du 10 mars.
Les députés de la majorité ont adopté jeudi à l’unanimité une résolution autorisant M. Cassama à assurer « l’intérim » du président Vaz, dont le mandat de cinq ans a expiré le 23 juin.
Il continue cependant de gérer les « affaires courantes » jusqu’à l’élection présidentielle programmée le 24 novembre.
« Tentative de subversion«
Cipriano Cassama et Califa Seidi sont responsables de cette « tentative de subversion de l’ordre démocratique constitutionnellement instauré », rapporte l’Agence France-Presse, citant une note du procureur général.
La crise en Guinée-Bissau a éclaté en août 2015 avec le limogeage par M. Vaz du chef du PAIGC, Domingos Simoes Pereira, qui était alors son Premier ministre et qu’il a récemment refusé de renommer à ce poste.