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En Gambie, des militaires arrêtés après des auditions de la Commission vérité

Devant les micros, Lamin Sise, le président de la Commission vérité, réconciliation et réparation, le 15 octobre 2018, à Kotu, près de la capitale gambienne. Copyright de l’image Getty Images
Image caption Devant les micros, Lamin Sise, le président de la Commission vérité, réconciliation et réparation, le 15 octobre 2018, à Kotu, près de la capitale gambienne.

L’armée gambienne subit les contrecoups de la série de révélations faites à la Commission vérité, réconciliation et réparation (TRRC).

Plusieurs haut-gradés et des militaires du rang ont avoué devant la commission avoir commis des violations graves des droits de l’homme sous le magistère de l’ex-président Yahya Jammeh.

Une situation qui provoque un malaise au sein des troupes.

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Depuis six mois que la Commission vérité, réconciliation et réparation a démarré ses auditions, plusieurs soldats de l’armée gambienne ont fait des aveux.

 »Je suis en train de dire que nous l’avons fait. Nous frappions les gens quand ils ne voulaient pas nous donner des réponses. Je regrette tout ce qui s’est passé. C’était une situation regrettable. Je présente mes excuses à toutes les familles de victimes », a déclaré, devant la TRRC, le général de brigade Alagie Martin.

Ses aveux corroborent plusieurs témoignages décrivant le général Martin comme étant l’un des plus grands tortionnaires du régime de Yahya Jammeh dont il dirigeait la garde rapprochée.

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Image caption La TRRC a lancé ses activités en octobre 2018 pour faire la lumière sur les violations des droits de l’homme en Gambie, durant le régime de Yahya Jammeh.

Jusqu’au moment de faire ses aveux, vendredi dernier, le général Alagie Martin était l’inspecteur général des Forces armées de Gambie, une position stratégique dans le commandement militaire.

La mise en congé du général Martin n’est pas un cas isolé.

Certains officiers ayant avoué leur participation à de graves violations du droit devant la Commission vérité, réconciliation et réparation continuent de servir dans les rangs.

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Image caption De nombreuses violations des droits de l’homme ont été signalées en Gambie durant la présidence de Yahya Jammeh (en photo), de 1994 à 2017.

Leur maintien dans l’armée provoque un malaise au sein des troupes. Un malaise qui place le gouvernement de la Gambie devant un dilemme.

 »Comment équilibrer le processus du droit ? Bien sûr, nous devons nous inquiéter par rapport à ceux dont les noms ont été cités. Mais il faut aussi leur donner l’opportunité d’être entendus. Comme ceux en service qui ont déjà été entendus et qui ont avoué avoir participé à des atrocités », a expliqué le ministre gambien de la Justice, Ba Tambedou, au sujet du malaise au sein des troupes.

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L’État gambien devra donc faire face au plus urgent : contenir la grogne et maintenir la discipline au sein des troupes, où des soldats contestent l’autorité des supérieurs incriminés.

Au cours de la semaine dernière, la police militaire a discrètement procédé à l’arrestation de six soldats.

Deux autres soldats visés par les arrestations ont pris la fuite en prenant soin d’abandonner leurs armes de service à la caserne de Kartong, où ils étaient en poste.

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