Le nombre de personnes fuyant la guerre, la persécution et les conflits a dépassé les 70 millions dans le monde, l’année dernière – le nombre le plus élevé en près de 70 ans d’activité du HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés.
Les quelque 70,8 millions de personnes déplacées de force sont 2,3 millions de plus que l’année précédente, selon le rapport annuel de l’agence. Le HCR estime que le terrorisme, les effets du climat et les conflits sont les principales causes de ces déplacements.Ce chiffre est également le double du niveau enregistré il y a 20 ans. Le nombre moyen de nouveaux déplacements journaliers s’élèverait à 37 000.
Lire aussi :
Au Mali, des centaines de déplacés trouvent refuge à Bamako
Les réfugiés nigérians forcés de partir du Cameroun
Vingt-cinq millions des refugiés et déplacés sont en Afrique. Dans les deux régions anglophones du Cameroun en crise depuis plus de deux ans au moins, 530 000 personnes ont dû quitter leur lieu de résidence, selon les Nation unies. Des déplacés et refugiés qui vivent très souvent dans des conditions extrêmement difficiles, qu’ils soient dans des camps ou chez des proches.
Le nombre de personnes déplacées par rapport à la population mondiale a fortement augmenté.
Selon les chiffres conservés depuis la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, le précédent pic remontait à 1992, avec 3,7 pour 1 000 habitants. En 2018, ce nombre a plus que doublé pour atteindre 9,3 personnes déplacées pour 1 000 habitants.Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés, le chiffre réel pour 2018 devrait être plus élevé, car le nombre de personnes déplacées par la crise au Venezuela ne se reflète que partiellement dans les statistiques.Environ quatre millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, selon certains chiffres provenant de pays qui les ont accueillis, ce qui en fait l’une des plus grandes crises récentes de déplacement au monde.
A regarder :
Avec plus de 1,5 million de personnes, les Éthiopiens étaient la plus importante population nouvellement déplacée en 2018, dont 98 % à l’intérieur du pays, soit plus du double du nombre précédent. Celles-ci ont été principalement attribuées à la violence intercommunautaire tout au long de l’année 2018, les communautés vivant le long des frontières contestées étant les plus touchées.
Plus des deux tiers des réfugiés dans le monde sont originaires de la Syrie, de l’Afghanistan, du Soudan du Sud, de la Birmanie et de la Somalie. La Syrie est le pays qui en compte le plus grand nombre avec 6,7 millions. Elle est suivie de l’Afghanistan avec 2,7 millions.Seulement 92 400 réfugiés ont été réinstallés en 2018, soit moins de 7 % de ceux qui sont en attente de réinstallation. La population mondiale de personnes déplacées de force a considérablement augmenté, passant de 43,3 millions en 2009 à 70,8 millions. Cette augmentation s’est effectuée principalement entre 2012 et 2015, à la suite du conflit syrien.
A regarder :
Cependant, d’autres conflits sont apparus et se sont poursuivis à travers le monde, par exemple en Iraq et au Yémen, au Moyen-Orient, ainsi que dans certaines parties de l’Afrique subsaharienne, comme la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud.Il y a eu un déplacement massif de réfugiés rohingyas vers le Bangladesh à la fin de 2017, après qu’ils ont été chassés de l’État de Rakhine, en Birmanie, lors d’une répression militaire.
Le rapport identifie trois principaux groupes : les réfugiés, les personnes déplacées internes et les demandeurs d’asile.
Copyright de l’image Getty Images
Réfugiés
Les réfugiés sont des personnes qui sont forcées de quitter leur pays en raison d’une guerre, d’un conflit ou d’une persécution.
Le nombre de réfugiés dans le monde en 2018 s’élèverait à 25,9 millions, soit 500 000 de plus qu’en 2017. Ce total comprend 5,5 millions de réfugiés palestiniens.
Lire aussi :
Le Tchad s’engage à améliorer le sort des réfugiés
Museveni prie les réfugiés sud-soudanais de rentrer
Environ deux personnes sur trois venaient de cinq pays seulement – la Syrie, l’Afghanistan, le Soudan du Sud, la Birmanie et la Somalie.
Demandeurs d’asile
Le deuxième groupe est constitué de 3,5 millions de demandeurs d’asile.
Un demandeur d’asile est une personne qui a fui son pays d’origine, qui est entrée dans un autre pays en souhaitant y rester, qui a demandé le droit à la protection internationale, mais qui n’a pas encore obtenu le statut de réfugié.
Le plus grand nombre de nouvelles demandes d’asile en 2018 provenait du Venezuela.
Lire aussi :
Des Vénézuéliens trouvent asile en Colombie
Les migrants installent des tentes à la porte d’Aubervilliers
Le HCR estime que le chiffre de 70 millions pourrait être plus élevé pour 2018, car le nombre de personnes qui ont dû quitter leur foyer au Venezuela ne se reflète que partiellement dans les statistiques.
A regarder :
Personnes déplacées internes
Le troisième groupe inclus dans le chiffre de l’agence est constitué des déplacées internes – ou PDI.
Ces personnes ont été déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Selon les estimations, il y aurait 41,3 millions de personnes déplacées dans le monde.
L’Éthiopie comptait le plus grand nombre de personnes nouvellement déplacées en 2018, soit plus de 1,5 million. La principale raison pour laquelle les gens quittent leur foyer en Éthiopie était la violence entre les différentes communautés.
Lire aussi :
Plus de 40 millions de déplacés dans le monde
Au Burkina Faso, plus de 2 000 déplacés débarquent dans la capitale