Richard Onanena, Yaoundé, BBC Afrique
Sisseku Ayuk Tabe, le président autoproclamé de la République imaginaire de l’Ambazonie, énumère, dans une lettre écrite depuis sa cellule de prison de Yaoundé, les conditions sans lesquelles il ne peut pas accepter de dialoguer avec le gouvernement camerounais.
Il exige notamment un cessez-le-feu complet dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en plus de la libération de tous les prisonniers détenus depuis le début de l’insurrection menée dans les zones anglophones du pays.
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Selon lui, le dialogue ne sera possible que s’il s’agit de négocier les conditions d’une indépendance des deux régions anglophones du Cameroun.
Mais la sécession est le seul point de désaccord entre les deux parties, le gouvernement et les séparatistes.
Les autorités gouvernementales soutiennent qu’elles ne discuteront pas de l’indépendance des régions anglophones, une position réitérée cette semaine par le ministre camerounais des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella.
Ce n’est pas le seul point de désaccord, car les séparatistes veulent que les pourparlers aient lieu sous la supervision des Nations unies et à l’étranger.
Une proposition qui, pour le moment, ne convient pas aux autorités gouvernementales.
Selon Lejeune Mbella Mbella, les pourparlers doivent se tenir au Cameroun.
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Le gouvernement se veut catégorique sur cette question : le conflit sera réglé sans intervention étrangère.
La crise a éclaté sous la forme d’une grève en 2016, qui a été suivie d’une série de violences qui ont fait plus de 2 000 morts, selon les Nations unies.
Elles estiment que plus d’un demi-million de Camerounais ont été obligés de quitter leur lieu de résidence à cause des violences pour se retrouver dans d’autres parties du pays ou à l’étranger.
Ce bilan de la crise en zone anglophone est contesté par le gouvernement.
Le Cameroun est un pays bilingue, mais certaines populations des régions anglophones se sentent marginalisées par l’État.