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Au Sénégal, une partie de l’opposition boycotte le dialogue national

Samba Djalimpa Badji, Dakar, BBC Afrique

Macky Sall lors du lancement du dialogue national, au palais présidentiel, à Dakar. A sa droite, le président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse, et la présidente du Conseil national pour le dialogue social, Innonce Ntab Ndiaye. Copyright de l’image Getty Images
Image caption Macky Sall lors du lancement du dialogue national. A sa droite, le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, et la présidente du Conseil national pour le dialogue social, Innoncence Ntap Ndiaye.

Le Parti démocratique sénégalais (PDS), l’ex-parti au pouvoir, a refusé de prendre part à la rencontre, même si son secrétaire général adjoint, Omar Sarr, y est allé à titre personnel, selon sa précision.

Des quatre candidats de l’opposition à l’élection présidentielle du 24 février, seul El Hadji Issa Sall est présent.

Mamadou Diop Decroix, porte-parole du Front de résistance nationale, la plus grande coalition de l’opposition, estime qu’il y a une crise de confiance entre le pouvoir et l’opposition.

« Le séjour prolongé en prison de Khalifa Sall et l’exil prolongé de Karim Wade, loin de sa famille, ainsi que leur éviction de la dernière élection présidentielle, au même titre qu’une vingtaine d’autres candidats, sont des facteurs substantiels de persistance de la crise de confiance », déclare M. Diop.

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Image caption L’opposant Mamadou Diop Decroix (en photo) estime qu’il y a une crise de confiance entre le pouvoir et l’opposition.

L’ouverture de la quatrième édition de ce dialogue initié en 2016 a été l’occasion pour la maire de Dakar, Soham El Wardini, d’appeler à la libération de son prédécesseur Khalifa Sall.

« Monsieur le président de la République, je souhaite que vous soyez le précurseur [de] notre commune volonté de dépassement en faisant libérer Khalifa Sall, pour lui permettre de retrouver sa mère d’un âge très avancé, son épouse, ses enfants et ses proches », a-t-elle déclaré.

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Macky Sall lui a répondu : « Je prie pour mon frère Khalifa Sall. Mais il faut éviter les confusions. Ce n’est pas le président de la République qui rend la justice dans un pays démocratique. Ensuite, le président de la République ne peut accorder le pardon que lorsque toute la procédure est bouclée. Je ne peux pas intervenir. Mais j’ai entendu votre appel. »

Khalifa Sall, en détention depuis mars 2017, a été condamné en mars de l’année suivante à cinq ans de prison pour détournement de fonds.

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Image caption Soham El Wardini, l’actuelle maire de Dakar, a profité de l’ouverture du dialogue pour inviter Macky Sall à faire libérer Khalifa Sall.

Dans son discours d’ouverture du dialogue, Macky Sall a insisté sur la nécessité pour le pouvoir et l’opposition de dialoguer.

« Il est important, pour l’intérêt supérieur de la nation, de construire un espace de consensus national sur les grandes questions qui rythment la marche de notre nation vers la paix, la sécurité et la prospérité », a-t-il dit.

Il faut noter qu’une personnalité consensuelle, Famara Ibrahima Sagna, a été désignée par Macky Sall pour diriger le comité de pilotage du dialogue national. M. Sagna est un ancien ministre de l’Intérieur.

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Depuis la première rencontre en 2016, le chef de l’État a décidé d’institutionnaliser le dialogue national qui, selon lui, se tiendra désormais le 28 mai de chaque année, pour discuter des questions majeures concernant les Sénégalais.

Aucun acte concret n’est ressorti des précédentes éditions du dialogue national. Mais Macky Sall espère qu’il en sera autrement cette année.

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