Donner de l’argent ou de la nourriture aux enfants errant dans les rues de la capitale ougandaise, Kampala, est désormais une infraction passible d’une peine allant jusqu’à six mois de prison ou d’une amende de 11 dollars (6 500 francs CFA).
Les conseillers municipaux de la ville ont adopté cette loi pour lutter contre l’exploitation économique et sexuelle des enfants, qui atteint des proportions inquiétantes à Kampala.
Selon le gouvernement, il y a plus de 15 000 enfants âgés de 7 à 17 ans dans les rues de la capitale.
Ces enfants – dont la plupart sont originaires du district de Nakap, dans la province de Karamoja, située dans le nord-est de l’Ouganda – sont exposés à l’insécurité et à la violence.
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Les enfants, souvent victimes de la traite humaine, sont exploités par des trafiquants qui profitent de leur vulnérabilité pour les maintenir dans la rue.
Selon des statistiques de Humanium, une organisation internationale de défense des droites de l’enfant, « le travail est une réalité pour environ 36 % des enfants âgés de 5 à 14 ans en Ouganda ».
Ils sont contraints, à leur âge, « de trouver une activité pour contribuer à améliorer les ressources de leur famille, ou pour survivre lorsqu’ils sont orphelins ».
Erias Lukwago, le maire de Kampala, affirme que les trafiquants, les agents et les parents d’enfants qui mendient ou vendent des objets dans la rue seront punis en vertu de la nouvelle loi.
A Kampala, des enfants se faufilent entre les voitures en circulation, à la quête d’une aumône, toute la journée, sous le soleil ou sous la pluie.
Ils sont contrôlés de loin par des femmes adultes qui encaissent l’argent qui leur est offert.
En 2002, selon les chiffres officiels, plus de 12 000 enfants ont été enlevés dans le pays par les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur.
En Afrique, il y a environ 30 millions d’enfants errant dans les rues, selon Humanium. Ils sont exposés à tous les dangers, ajoute l’organisation.
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