Site icon LE JOURNAL.AFRICA

L’opposant congolais en exil, Moise Katumbi, de retour en RD Congo aujourd’hui

Moïse Katumbi Copyright de l’image Getty Images
Image caption Moise Katumbi, le politicien congolais de l’opposition en exil depuis 2016, doit rentrer en RD Congo aujourd’hui.

Moise Katumbi, le politicien congolais de l’opposition en exil depuis 2016, vient tout juste d’atterrir à Lubumbashi, en RD Congo.

Les supporters de l’homme politique congolais se sont massés nombreux pour l’accueillir. Vêtus de blanc à sa demande, ils étaient massés le long des avenues du chef-lieu de la province du Haut-Katanga.

Image caption Les supporters de Moise Katumbi, le politicien congolais de l’opposition en exil depuis 2016, étaient massés le long des avenues de Lubumbashi, en RD Congo.

M. Katumbi a quitté la RDC après avoir fait face des accusations notamment de fraude sous l’ancien président Joseph Kabila. Chef du parti  » Ensemble pour le changement « , sa candidature à l’élection présidentielle 2018 a été rejetée pour binationalité. Les Congolais n’ont pas le droit d’avoir de multiples nationalités. Le scrutin a été finalement remporté par Felix Tshisekedi.

Jason Sterns, directeur du groupe de recherche sur le Congo au Center on International Cooperation, de l’Université de New York, explique l’importance de Moise Katumbi sur l’échiquier politique congolais et ce que son retour pourrait entraîner comme recompositions.

Lire aussi :

Que pensent les Congolais des 100 premiers jours du président de la RD Congo?

Une femme présidente de l’Assemblée nationale en RDC

« Moise Katumbi est l’une des figures politiques majeures en RD Congo. C’est un florissant homme d’affaires depuis de nombreuses années qui est devenu le gouverneur de la province du Katanga, une très riche région minière au sud du Congo. Ce qui faisait de lui de facto l’un des plus proches alliés de l’ancien président Joseph Kabila, avant de se séparer », explique le chercheur.

« Katumbi se voyait comme le successeur de Kabila mais ce dernier ne le voyait de cette façon. Donc en 2015 Katumbi qui a publiquement critiqué Joseph Kabila a eu plusieurs démêlées, relativement contestables, avec la justice. Il est parti en exil et a continué depuis l’étranger à se positionner comme l’un des leaders de l’opposition », rappelle Jason Sterns.

Copyright de l’image Getty Images

Image caption Vital Kamerhe, Felix Tshisekedi, Adolphe Muzito, Moise Katumbi, et Jean-Pierre Bemba, politiciens de l’opposition de la République démocratique du Congo, en septembre 2018.

Pour le spécialiste du Congo, Moïse Katumbi et le nouveau président Felix Tshisekedi ont une relation compliquée. Amis proches et alliés politiques pendant toute la longue période électorale jusqu’à très récemment, il a finalement soutenu un autre opposant Martin Fayulu pour représenter l’opposition face au président sortant Joseph Kabila.

« Tshisekedi est dans une alliance avec le parti de Kabila et donc avec de nombreuses personnes qui ont contribué à envoyer Katumbi en exil, ses ennemis politiques », observe le directeur du groupe de recherche sur le Congo.

Lire aussi :

Tshisekedi et Kabila vont former un gouvernement de coalition

Félix Tshisekedi confronté à la grogne sociale

Mais selon lui, il était essentiel pour Moïse Katumbi de rentrer au Congo.

« Il a toujours utilisé ses connexions politiques pour faire prospérer ses affaires, qui sont majoritairement situées au Congo, et donc s’il perd son importance politique, il perd ses intérêts financiers et économiques », pointe Jason Sterns.

D’après le chercheur, le populaire patron du club de football TP Mazembe, cherche à se positionner.

« Il est relativement jeune. Je crois qu’il pense déjà à son avenir et ce qu’il pourra faire dès les prochaines années », déclare l’analyste américain.

A écouter :

Media playback is unsupported on your device
« Il s’agit de trouver un premier ministre de consensus prendra du temps »
Quitter la version mobile