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« Sur les réseaux sociaux, il faut tout remettre en cause »

Une tablette avec le mot Facebook. Copyright de l’image Getty Images
Image caption Facebook a interdit une entreprise israélienne qui utilisait de faux comptes pour influencer les élections au Nigeria, au Sénégal, au Togo, en Angola, au Niger et en Tunisie.

Facebook a interdit une entreprise israélienne qui, selon elle, est à l’origine de centaines de faux comptes, pages et groupes, diffusant de fausses nouvelles afin d’influer sur les élections dans 6 pays africains.

Se faisant passer pour des habitants du Nigeria, du Sénégal, du Togo, de l’Angola, du Niger ou de la Tunisie, les pages avec des noms comme « L’Afrique cachée » ou la « Congo démocratique secret » publiaient fréquemment de fausses nouvelles politiques.

Les personnes derrière les comptes fantômes ont dépensé environ 812.000 dollars entre décembre 2012 et avril 2019 pour promouvoir leurs posts de façon ciblée sur le réseau social. Cinq des six pays africains ciblés ont tenu des élections depuis 2016 et la Tunisie votera plus tard cette année.

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Par le passé la société Cambridge Analytica, aujourd’hui disparue, a également été accusée d’avoir exploité Facebook pour avoir une influence sur les élections dans des pays africains comme le Nigeria et le Kenya.

Copyright de l’image Getty Images

Image caption La circulation de fausses nouvelles est pire sur Whatsapp que sur Facebook.

Valdez Onanina, journaliste à AfricaCheck, une organisation indépendante de vérification d’information qui travaille avec Facebook, donne quelques recommandations pour ne pas tomber dans le piège des fausses nouvelles.

« C’est un peu dommage que ce ne soit que maintenant qu’on se rende compte qu’il y existe des groupes ou des personnes qui manipulent les informations sur l’Afrique à dessein de manipuler l’opinion et contrôler les luttes de pouvoir. Le continent aussi intéresse les gens qui cherchent à orienter les élections en Europe ou en Amérique », pointe Valdez Onanina, journaliste à Africa Check et spécialiste des réseaux sociaux.

Valdez Onanina, journaliste à AfricaCheck

Copyright de l’image Valdez Onanina

Image caption Valdez Onanina, journaliste à AfricaCheck

Valdez Onanina reconnait qu’il n’est pas facile de vérifier l’authenticité d’un compte ou d’une page Facebook pour un utilisateur lambda, mais le fait qu’une information ne circule que sur des sites pas très reconnus devrait alerter.

Dans le cas présent, les pages Facebook en question relayaient des informations que l’on ne retrouvait pas dans les médias dits « sérieux ».

Par exemple, la page « L’Afrique cachée » publiait hier encore une information selon laquelle la justice malienne avait lancé une enquête sur mystérieuse mine d’or d’Airbus au Mali qu’on ne retrouvait que sur quelques sites Internet ».

Pour Valdez Onanina, Facebook n’est que la face cachée mais la situation est bien pire sur Whatsapp. La compagnie a décidé de limiter le nombre de partages à 5 personnes pour essayer un peu d’endiguer la vague de désinformation sur cette plateforme.

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« La première arme serait de tout remettre en doute et d’essayer de tout vérifier surtout sur les réseaux sociaux », recommande le journaliste d’Africa Check. Selon lui, il ne faut pas se baser sur une information vue uniquement sur un post d’une page Facebook pour s’informer et se contenter de ça.

« La moindre des choses quand on tombe sur quelque chose comme cette affaire de mine d’or, c’est de repartir sur Google faire une recherche avec les mots clefs de l’information pour vérifier si des médias dits « sérieux » ont eu à publier la même information. Même si on doute des médias, et qu’on se dit on nous cache tout et toutes ces histoires de complotisme, il y a un minimum de professionnalisme de la part de ces médias et ils auraient eu à traiter de quelque chose d’aussi grave », déclare Valdez Onanina.

3 précautions à prendre avant d’appuyer sur le bouton« Partage »

  1. S’assurer que l’information est relayée par un certain nombre de médias reconnus;
  2. Demander autour de soi;
  3. Voir qui a écrit l’article et faire des recherches sur la personne sur Google.

« Cela demande du temps mais avant de partager un article, ce qui est quand même quelque chose de grave, il faut prendre ces précautions là », souligne le journaliste.

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