Au moins quatre manifestants soudanais et un membre des forces de sécurité sont morts dans des affrontements lors d’une manifestation à Khartoum.
Ils ont été tués par balles lors d’un sit-in devant le QG militaire où des manifestants réclament la transition vers un gouvernement civil. Des coups de feu ont éclaté durant la nuit, juste après l’annonce faite par les principaux généraux et les organisateurs de la manifestation concernant une avancée lors des pourparlers qui tentent d’établir un régime civil. Les manifestants ont pointé la responsabilité des soldats, mais l’armée a blâmé des « éléments non identifiés « .
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Des manifestants occupent la place devant le quartier général militaire depuis le 6 avril. Le sit-in se poursuit malgré le renversement du président Omar el-Béchir et l’instauration d’un conseil militaire de transition le mois dernier. Les manifestants continuent de faire pression pour une transition vers un pouvoir civil. Les négociations entre les généraux au pouvoir et les organisateurs de la manifestation se déroulent depuis des semaines, avec peu de signes de progrès. Mais juste avant l’éclatement des violences à Khartoum, les deux parties ont annoncé qu’elles s’étaient mises d’accord sur la structure de la nouvelle administration.
Jusqu’à présent, aucune décision n’a été prise quant à la durée de la période de transition ou à la composition du nouvel organe, à savoir la proportion de représentants civils et militaires. Les coups de feu dans les rues peuvent indiquer une division au sein de l’armée et une tentative de déstabiliser ce processus, selon Alastair Leithead, de la BBC.
Les généraux sont frustrés par le fait que le sit-in continue malgré ce qu’ils considèrent comme des concessions importantes. Il existe toujours une grande détermination parmi les manifestants qui ne le voient pas de cette façon et ne quitteront pas la rue avant d’avoir obtenu ce qu’ils veulent.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
En décembre, les manifestants ont commencé à protester contre la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Le mécontentement s’est rapidement transformé en colère généralisée contre les 30 ans de règne du président.
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Militaires et civils trouvent un accord au SoudanCinq semaines après le début des manifestations, le 17 janvier, des témoins ont déclaré que les forces de l’État avaient tiré à balles réelles sur des manifestants et tué un médecin. Il soignait des manifestants blessés chez lui, à Khartoum, lorsque la police a tiré des gaz lacrymogènes sur le bâtiment. Un témoin a déclaré à la BBC que le médecin était sorti les mains en l’air, qu’il avait dit à la police qu’il était médecin et qu’il avait été immédiatement abattu. Il fait partie des dizaines de personnes tuées lors des manifestations anti-gouvernementales.Les manifestants ont ensuite organisé un sit-in devant l’état-major militaire pour exiger le départ du président. Un conseil militaire a pris le pouvoir le 11 avril, mais les manifestants insistent pour qu’il passe le relais à une administration civile.
Un accord entre l’armée et l’opposition ?
Une coalition de l’opposition et du conseil militaire au pouvoir ont annoncé lundi qu’ils étaient parvenus à un accord décisif sur une structure de pouvoir permettant au pays d’opérer sa transition. »Lors de la réunion d’aujourd’hui, nous nous sommes mis d’accord sur la structure des autorités et leurs pouvoirs. Les autorités sont les suivantes : le conseil souverain, le cabinet et le corps législatif », a déclaré Taha Osman, porte-parole du mouvement de protestation à l’agence de presse AFP.Le conseil militaire a également confirmé qu’un accord sur une structure du pouvoir transitoire avait été conclu.
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