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Au Cameroun, le président prêt au dialogue avec les séparatistes anglophones

Paul Biya, président du Cameroun Copyright de l’image Getty Images
Image caption Paul Biya, président du Cameroun

Au Cameroun, le président Biya dit être prêt au dialogue, selon son Premier ministre Joseph Dion Nguté qui sillonne depuis plusieurs jours la région du nord-ouest anglophone.

Sa motivation principale est de résoudre le conflit séparatiste qui sévit depuis bientôt 3 ans dans cette partie du pays:

« Le président de la République m’a instruit de venir dans la région du Nord-Ouest pour porter un message de réconciliation », a-t-il déclaré.

Les seuls points à ne pas discuter sont la séparation et la sécession, a ajouté le chef du gouvernement.

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Le chef du gouvernement camerounais a dit être porteur d’une offre de dialogue du Président Paul Biya pour tenter d’enrayer le cycle de la violence dans les régions anglophones.

Cette annonce marque une évolution notable dans la gestion de ce conflit par le gouvernement, selon certains habitants de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-Ouest.

De la crise sociale à un conflit armé

Depuis les premières manifestations des avocats anglophones fin 2016, pour protester contre l’inexistence, dans leur pays, d’une version anglaise des principaux textes de loi et demander la création d’un nouveau barreau spécifique, Yaoundé s’était montré peu ouvert à un dialogue pour prendre en compte les revendications exprimées par une large part de l’opinion publique anglophone sur la question de la forme de l’Etat.

Les enseignants s’étaient également joints à la grogne des avocats pour demander une meilleure prise en compte de leur langue. La crise sociale qui a commencé en novembre 2016 s’est transformée en conflit armé depuis octobre 2017.

Plusieurs petits groupes armés réclament l’indépendance des deux régions anglophones du Cameroun, frontalières du Nigeria.

Copyright de l’image Getty Images

Image caption Des soldats de la 21e Brigade d’infanterie motorisée patrouillent dans les rues de Buea, région sud-ouest du Cameroun.

« Nous sommes contents que le gouvernement accepte le dialogue. Le dialogue c’est un apaisement. Parce sans dialogue, il n’y a pas de paix », a commenté un habitant de Bamenda.

« C’est ce que la société civile et les partis d’opposition ont toujours réclamé maintenant on peut regretter que cette annonce arrive un peu plus de 30 mois après le début d’une crise qui a déjà couté la vie à plus de 2 000 camerounais et que le pouvoir de Yaoundé jusque là était resté silencieux face à cette situation », juge un habitant de Yaoundé, au micro de Richard Onanena, correspondant de la BBC dans la capitale.

L’opposant historique John Fru Ndi comme médiateur ?

Le premier ministre camerounais a rencontré le leader du Social Democratic Front (SDF), principal parti d’opposition à l’assemblée nationale, John Fru Ndi.

Ce natif de Bamenda a fait plusieurs propositions pour mettre fin au conflit armé dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun.

Le SDF offre un cessez-le-feu immédiat et bilatéral et appelle à un retour des soldats dans les casernes.

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Fobi Tchinda, député et porte parole du SDF, joint au téléphone a réagit :

« la première proposition pour sortir le Cameroun de cette crise : un arrêt complet de hostilités. Après le cessez-le-feu, il faudrait qu’il y ait la libération de tous les prisonniers politiques. La troisième proposition de SDF est la nomination d’un médiateur. Nous proposons M. Fru Ndi. Enfin le SDF propose de surseoir aux élections jusqu’au retour de la paix ».

Le conflit armé a fait près de 2.000 morts, plus de 500.000 déplacés internes et 35.000 réfugiés au Nigéria voisin selon les ONG.

A écouter :

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Alex Azebaze: « Les acteurs ont intérêt à saisir l’opportunité de dialogue »

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