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Sénégal : le projet de loi supprimant le poste de Premier ministre examiné

La devanture de l'assemblée nationale du Sénégal, le 23 juin 2011. (Illustration) Copyright de l’image Getty Images
Image caption La devanture de l’assemblée nationale du Sénégal, le 23 juin 2011. (Illustration)

Les parlementaires sénégalais examinent samedi le projet de loi pour supprimer le poste de Premier ministre.

Les députés ont diversement apprécié la pertinence de cette initiative du président Macky Sall, deux mois seulement après sa réélection.

Avec cette nouvelle révision constitutionnelle, le président de la République ne pourra plus dissoudre l’Assemblée nationale.

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Et le parlement ne pourra non plus plus déposer une motion de censure contre le gouvernement.

Selon le député Aïda Mbodj, cette réforme va fragiliser l’Assemblée nationale et concentrer tous les pouvoirs entre les mains du Président de la République.

« Ce projet de loi va dépouiller notre Assemblée de certaines de ses prérogatives régaliennes. Ce que nous ne devons pas accepter. Avec le vote de cette loi, l’Assemblée nationale n’aura plus le pouvoir de contrôler l’action du gouvernement, encore moins le démettre même si elle dispose de motifs valables pour le faire », a-t-elle déclaré dans son intervention.

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Image caption L’activiste sénégalais Guy Marius Sagna arrêté samedi par la police devant l’assemblée nationale.

Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly, un député de l’opposition, a reproché à ses collègues de la majorité de ne « pas travailler pour le peuple qu’ils sont censés représenter ».

Il les accuse d’avoir tous encaissé une enveloppe d’un million FCFA donné par le chef de l’Etat pour faire passer le projet de loi.

« Le président Macky Sall vous a corrompus. Ils vous a remis à chacun une enveloppe de 1 million de franc CFA pour que vous votiez son projet de réforme constitutionnelle », a-t-il révélé.

Pour sa part, Moustapha Cissé Lô, un député de la majorité parlementaire, a dit ne pas être d’accord avec le chef de l’État sur tous les aspects de la réforme constitutionnelle.

« Je ne suis pas pour le second point de la réforme à savoir la possibilité pour le député de revenir à l’Assemblée nationale après avoir été nommé ministre. C’est ce qui me dérange dans cette réforme ».

A son avis, cette disposition peut permettre à un député endetté de sortir de l’Assemblée et d’y revenir. « Mais cela, dit-il, risque de nous causer d’énormes problèmes de transparence ».

Sur la place Soweto, quelques activistes contestant le vote du projet de révision constitutionnelle ont été arrêtés par la police.

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