Violences postélectorales, appel au boycott des élections législatives, intervention musclée de l'armée au domicile d'un ex-chef d'Etat… La démocratie est-elle en danger au Bénin ?
Le pays a été l'un des précurseurs de la démocratie en Afrique de l'Ouest, à la fin des régimes dits de parti unique, au début des années 90.
Selon les dernières nouvelles venues de ce pays réputé pour sa stabilité, l'armée et la police ont délogé, par des tirs d'armes automatiques, les centaines de manifestants qui entouraient la résidence de Boni Yayi, l'ex-chef de l'Etat, jeudi 2 mai.
"Ils ont fait une incursion brutale. Ils ont tiré des rafales de balles", a déclaré à l'Agence France-Presse un proche de l'ex-président du Bénin.
Ce proche de M. Yayi Boni et d'autres sources ont fait état, jeudi 2 mai, de personnes tuées dont le nombre reste à préciser.
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Mercredi 1er mai, des affrontements ont opposé policiers et militaires à des jeunes manifestants qui ont dressé des barricades de pneus brûlés à Cotonou, la capitale.
Les médias rendaient rarement compte de telles scènes depuis près de trois décennies, dans ce pays réputé stable.
Démons de la violence
Au sortir de sa conférence nationale organisée au début des années 90, ce petit pays d'Afrique de l'Ouest - 114 763 km2 et environ 10,4 millions d'habitants, selon une estimation de 2015 - a ouvert la voie aux élections démocratiques et aux alternances politiques en Afrique de l'Ouest.
Les élections ont rarement connu la violence, du début des années 90 au scrutin présidentiel de 2016 remporté par l'homme d'affaires Patrice Talon.
Mais...