Les 12 ouvrières agricoles ont perdu la vie alors qu’elles étaient entassées à l’arrière d’une camionnette. Vingt autres ont été blessées suite à l’accident.
Leur mort relance le débat sur l’inégalité entre les régions dans le pays.
Behya, 48 ans, ouvrière dans des champs de fruits et légumes, ne peut contenir ses larmes lorsque les images des victimes ont été diffusées à la télévision.
»Demain je vais travailler dans les mêmes conditions , car mon patron ne veut pas nous transporter décemment. Nous restons debout à l’arrière de la camionnette, au moindre accident je peux mourir. Mais je n’ai pas le choix, c’est ainsi que je gagne mon pain », témoigne Beyha.
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En Tunisie, depuis plusieurs années, la presse relate des faits similaires.
Le gouvernement a émis une circulaire pour organiser le transport des travailleurs agricoles en 2018.
Tout récemment , Le ministère de l’intérieur a fait état de l’urgence d’octroyer des permis exceptionnels pour transporter les ouvrières en toute sécurité.
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Le secrétaire générale de l’association Egalité régionale, Mohamed Ben Brahim, en colère, signale que ce drame reflète le délaissement des régions rurales comme Sidi Bouzid où rien n’a été fait pour améliorer la situation de ses habitants.
Selon lui, Une loi aurait déjà dû être mise en place depuis longtemps, comme au Maroc , où il a réduit de 70% les accidents de ces ouvrières. »
A Sidi Bouzid d’où sont originaires les ouvrières décédées, une grève et des manifestations ont eu lieu avec le slogan »non aux camions de la mort ».