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La déforestation ralentit mais le problème demeure

Les forêts dites primaires ou vierges sont les plus touchées par la déforestation en 2018. Copyright de l’image Getty Images
Image caption Les forêts dites primaires ou vierges sont les plus touchées par la déforestation en 2018.

Environ 12 millions d’hectares des forêts des régions tropicales du monde ont été perdus en 2018, rapporte Matt McGrath, un journaliste spécialiste de l’environnement à la BBC, citant un rapport de Global Forest Watch (GFW).

Cela équivaut à soit 30 terrains de football par minute.

Selon l’ONG, il s’agit d’une baisse par rapport aux deux années précédentes mais la tendance générale de déforestation est toujours à la hausse malgré si l’on considère la situation sur les 18 dernières années.

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La RD Congo, l‘un des pays les plus affectés

« C’est vraiment tentant de célébrer une deuxième année de déclin depuis le pic de 2016. Mais si vous observez la situation sur les 18 dernières années, il est clair que la tendance générale est toujours à la hausse. Nous sommes loin de gagner cette bataille », explique Frances Seymour, qui dirige Global Forest Watch.

C’est une baisse par rapport à 2016 et 2017, mais ce bilan annuel est le plus important en matière de déforestation après trois autres publiés entre 2001 et 2018, souligne GFW, un réseau d’organisations indépendantes actives dans la lutte contre la déforestation.

Les forêts dites primaires ou vierges, c’est-à-dire celles qui sont « intactes », qui n’avaient jusque là jamais été exploitées par l’homme, sont les plus touchées. Pour cette catégorie de forêts, la République démocratique du Congo (RDC) fait partie des pays les plus affectés par la déforestation.

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Image caption La culture du cacao est l’un des facteurs de la déforestation au Ghana et en Côte d’Ivoire.

Après le Brésil, la RDC est aujourd’hui le deuxième pays en termes de pertes de ressources forestières, selon GFW.

Le Ghana et la Côte d’Ivoire font partie aussi des pays qui ont connu les plus importantes pertes de forêts primaires, avec 60 % pour le premier, et 26 % pour le second.

Dans ces deux pays, les forêts continuent de subir notamment l’assaut des orpailleurs et des producteurs de cacao qui, selon GFW, avaient pourtant fait en 2017 la promesse de mettre fin à la déforestation engendrée par leurs activités.

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Toujours concernant l’Afrique, Madagascar a perdu 2 % de ses forêts primaires en 2018, ce qui le place en tête des pertes enregistrées pour la même année dans les pays tropicaux.

Les forêts sont un facteur essentiel de protection de la biodiversité et abritent des espèces d’animaux tels que les jaguars, les tigres, les gorilles de montagne, etc.

Elles servent en même temps de réserves de dioxyde de carbone.

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Image caption L’Indonésie a travaillé dur pour empêcher que les incendies de forêt ne détruisent ses ressources forestières.

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D’importants efforts en Indonésie

« Pour chaque hectare de forêt perdu, nous nous rapprochons des scénarios effrayants d’un changement climatique galopant », avertit Frances Seymour.

GFW, qui est basé à Washington, constate que certains pays ont fait d’importants efforts en matière de lutte contre la déforestation.

C’est le cas de l’Indonésie qui a réduit d’environ 40 % les pertes de forêts primaires en 2018.

Cette baisse découle d’un certain nombre de facteurs, dont deux années humides qui ont permis de réduire les feux de brousse. Le gouvernement a également joué un rôle important.

« Plusieurs entreprises ont été sanctionnées » à cause de la déforestation, affirme Dr Belinda Margono, du ministère indonésien de l’Environnement et des Forêts, ajoutant que les autorités de son pays essayent « vraiment de faire respecter la loi » dans ce domaine.

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