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Alopécie: une femme devient chauve en Afrique du Sud

Bandile était à l'école secondaire quand elle a remarqué pour la première fois que ses cheveux tombaient. Copyright de l’image Bandile
Image caption Bandile était à l’école secondaire quand elle a remarqué pour la première fois que ses cheveux tombaient.

Des années de coiffures telles que des tresses, des cheveux tirés, des lissages et des tissages ont laissé chauve un mannequin sud-africain de 31 ans.

Cette jeune femme originaire de Johannesburg est touchée par ce qu’on appelle l’alopécie de traction, provoquée par une traction forte et prolongée des racines qui a pour conséquence la perte de cheveux, et elle n’est pas la seule dans ce cas.

D’après une étude publiée dans la revue médicale  »Clinical, Cosmetic and Investigational Dermatology », un tiers des femmes d’origine africaine est aussi touché par ce mal.

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La jeune femme a raconté :

 »Chaque fois que je faisais mon tissage au salon, je lissais chimiquement mes cheveux et je les posais le même jour sur un autre tissage – je ne restais jamais avec mes propres cheveux,  » raconte Bandile (son nom a été modifié).

Elle a remarqué pour la première fois que ses cheveux tombaient lorsqu’elle était à l’école secondaire.

Copyright de l’image Getty Images

Image caption Selon certaines estimations, les femmes africaines dépensent environ 6 milliards de dollars par an en tissages, tresses et perruques.

Selon une enquête menée il y a trois ans par le ‘Slone Epidemiology Center » de l’Université de Boston auprès de 6 000 femmes d’ascendance africaine, près de 48 % des personnes interrogées avaient perdu leurs cheveux au niveau de la couronne ou vers le sommet de la tête, principalement en raison d’une alopécie de traction.

Étant donné le tabou qui règne autour du sujet, il est possible que le chiffre réel soit plus élevé.

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« Si nous devions tous enlever nos perruques au travail, huit femmes sur dix auraient des problèmes de cheveux. C’est juste quelque chose dont on ne parle pas et dont on ne veut pas parler. Nous en avons très honte « , explique Bandile.

« Le docteur m’a dit que j’avais arraché mes cheveux à partir de la racine quand j’utilisais de la colle pour les tisser. Cette colle n’a pas été enlevée et elle a endommagé le follicule pileux (la cavité qui produit le cheveu) », raconte le mannequin.

 »Les idées fausses sur les cheveux naturels »

Bandile attribue le problème à une croyance faisant des ravages auprès des femmes noires selon laquelle les tresses favoriseraient la croissance des cheveux mais elle ajoute aussi :

« Les idées fausses avec lesquelles nous avons grandi, c’est qu’un tissage est plus facile à coiffer que vos cheveux naturels ».

Selon certaines estimations, les femmes africaines dépensent environ 6 milliards de dollars par an en tissages, tresses et perruques.

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« Chaque femme se sent plus sophistiquée avec un tissage. La moitié d’entre nous ont l’impression que lorsqu’on a des cheveux longs, on a l’air un peu plus belle et on est mieux accepté dans la société « , estime-t-elle.

« Toutes les femmes noires que je connais sont obsédées par la longueur de leurs cheveux. Elles mettent de fines tresses sur la ligne des cheveux, ce qui la tire. »

Image caption « La plupart des femmes utilisent la mauvaise colle pour leurs tissages ou laissent leurs tresses ou tissages en place pendant de longues périodes », s’alarme Susan Magai.

C’est une histoire que Susan Magai, qui possède un salon de beauté dans la principale ville de Tanzanie, Dar es Salaam, ne connaît que trop bien.

« La plupart des femmes utilisent la mauvaise colle pour leurs tissages ou laissent leurs tresses ou tissages en place pendant de longues périodes », s’alarme-t-elle.

« Nous conseillons à nos clientes de laisser les tissages pendant seulement deux semaines, mais certaines les laissent jusqu’à trois mois et commencent à perdre leurs cheveux. »

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Le salon de Susan Magai offre un traitement à la vapeur qui, selon elle, ouvre les pores de la tête pour permettre la repousse des cheveux.

« La vapeur, c’est comme faire cuire les cheveux. Nous utilisons de l’huile de noix de coco et l’appliquons sur le cuir chevelu. Ensuite, nous couvrons les cheveux et les chauffons à l’aide d’une machine « , décrit-elle. La coiffeuse explique que cela peut prendre plusieurs mois avant que les effets soient visibles.

Selon l’Institut de Trichologistes du Royaume-Uni, la vapeur peut être bonne pour les cheveux africains parce qu’elle les hydrate, ce qui les rend plus souples et moins fragiles à la casse. Cependant, ces experts en santé capillaire avertissent que la vapeur seule ne peut pas stimuler la croissance après la chute des cheveux.

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Bandile a testé un remède à la menthe poivrée dans le but d’ouvrir les pores de son cuir chevelu. Après un échec, le minoxidil – un médicament pour la tension artérielle – qui provoque la croissance des cheveux comme effet secondaire, a semblé fonctionner.

« Les cheveux repoussaient, mais ça revenait cher, alors j’ai laissé tomber », raconte la mannequin qui prévoit de voir un trichologue en juin pour une éventuelle greffe de cheveux.

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Image caption Selon certaines estimations, les femmes africaines dépensent environ 6 milliards de dollars par an en tissages, tresses et perruques.

Le médecin britannique, Jumoke Koso-Thomas, qui anime un blog dédié à la santé des femmes noires, affirme que si la coiffure contribue à la majorité des cas d’alopécie, pour certaines il y a aussi une composante génétique à prendre en compte.

Par exemple, la perte de cheveux peut être un symptôme d’un problème à la thyroïde ou à la vésicule biliaire, explique-t-elle.

« L’accouchement, la prise de la pilule et le stress peuvent aussi faire perdre les cheveux aux femmes « , ajoute le Dr Koso-Thomas, bien que cette perte de cheveux puisse être temporaire.

Boitumelo Monyaki, une étudiante en gestion financière de 39 ans originaire de Johannesburg, est devenue complètement chauve il y a huit ans. Elle pense que c’est lié à la naissance de son premier enfant en 2002.

Copyright de l’image Boitumelo Monyaki

Image caption Boitumelo Monyaki nous a confié que la perte de ses cheveux a affecté son estime de soi. Elle a toutefois fini par se faire à l’idée, celle que ses cheveux ne pourraient jamais repousser comme avant.

« J’ai appris que beaucoup de femmes de ma famille perdaient leurs cheveux après l’accouchement », dit-elle.

 »Ça remonte à l’époque de mon arrière-grand-mère ».

Boitumelo Monyaki nous a confié que la perte de ses cheveux a affecté son estime de soi. Elle a toutefois fini par se faire à l’idée, celle que ses cheveux ne pourraient jamais repousser comme avant.

Elle souhaite voir plus de soutien pour les femmes africaines faisant face à la chute de cheveux :

« Même les propriétaires de salon et les coiffeurs ne savent pas comment traiter ce problème « , dit-elle navrée.

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 »Embrasser leur africanité »

Le Dr Koso-Thomas conseille une alimentation saine et équilibrée contenant de la vitamine C, de la vitamine B et du sélénium, que l’on trouve dans les fruits et légumes frais.

Le but est d’aider à nourrir la racine des cheveux et combattre l’alopécie de traction. Éviter le stress peut aussi prévenir la chute des cheveux.

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Image caption Une alimentation saine et équilibrée contenant de la vitamine C, de la vitamine B et du sélénium permet de nourrir la racine des cheveux.

Mais elle croit surtout que les filles et les jeunes femmes doivent revoir la façon dont elles se coiffent.

« Nous devons leur dire : essayez de ne pas en faire trop avec vos cheveux. Ne mettez pas trop de produits chimiques, ne tressez pas continuellement. Laissez-les se reposer, donnez-leur le temps de récupérer et de faire plusieurs styles à différents moments. »

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Bandile pense que ce type d’approche peut gagner du terrain car de plus en plus de femmes optent pour un look « naturel ».

« Elles aiment leurs cheveux naturels et embrassent leur africanité « , constate-t-elle, admettant qu’elle est fatiguée de  » se cacher toujours sous des perruques « .

« Je veux juste pouvoir aller travailler avec une tête arborant plein de cheveux naturels. »

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