L’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a mis en garde jeudi contre un « embrasement généralisé » de la situation sécuritaire dans ce pays après le lancement par le maréchal Khalifa Haftar d’une offensive sur Tripoli, « encouragée » selon lui par les divisions internationales.
Dans un entretien avec des journalistes à Tripoli, M. Salamé a estimé que l’offensive lancée le 4 avril par l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée contre la capitale, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale, avait abouti à une « impasse ».
Preuve de cette impasse, le procureur général militaire du Gouvernement d’union nationale a émis un mandat d’arrêt contre M. Haftar, en réponse à un mandat d’arrêt émis par l’Armée Natonale Libyenne contre M. Sarraj.
Le Gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj « oeuvre pour le lancement d’un mandat d’arrêt international par la Cour pénale internationale (CPI) » à l’encontre de M. Haftar, accusé de « crimes de guerre », selon un porte-parole du Gouvernement libyen.
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A la demande de la présidence allemande, le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu jeudi à New York une nouvelle réunion à huis clos pour étudier « le chemin à suivre » pour trouver une solution à la situation en Libye.
Un projet de résolution soumis par Londres et réclamant un cessez-le-feu n’a pas recueilli le consensus nécessaire, selon des diplomates.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte populaire, la Libye est plongée dans le chaos avec de nombreuses milices qui font la loi.
A cela s’ajoute une lutte pour le pouvoir depuis 2016 entre le Gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj et l’Armée Nationale Libyenne de Khalifa Haftarr, l’homme fort de l’Est libyen.
A Tripoli, le ministre de l’Intérieur du Fathi Bach Agha a directement accusé pour la première fois la France de soutenir M Haftar.
Il a ordonné « la suspension de tout lien » de son ministère « avec la partie française dans le cadre des accords sécuritaires bilatéraux », selon un communiqué.
La France avait démenti soutenir l’offensive de maréchal Haftar.