Site icon LE JOURNAL.AFRICA

Notre-Dame de Paris, entre amour et haine

La plus célèbre cathédrale du monde, située à Paris, accueille chaque année plus de 13 millions de visiteurs. Copyright de l’image Getty Images
Image caption La plus célèbre cathédrale du monde, située à Paris, accueille chaque année plus de 13 millions de visiteurs.

La plus célèbre cathédrale du monde, ravagée par un grave incendie lundi 15 avril, accueille chaque année plus de 13 millions de visiteurs. Mais cet engouement n’a pas toujours été au rendez-vous.

Notre-Dame recouverte de suie aujourd’hui, Paris porte le deuil d’une ville inconsolable, une ville mutilée. Le monument vieux de 850 ans a toujours – ou presque – été une source d’admiration et d’inspiration.

« Paris a été une sorte de chaudron pour l’architecture gothique du 11ème et du 12ème siècles. Cela a influencé beaucoup d’édifices en Angleterre, dont l’abbaye de Westminster et toutes les cathédrales construites par la suite », a confirmé à la BBC l’architecte britannique Ptolemy Dean.

Copyright de l’image Getty Images

Image caption « Paris a été une sorte de chaudron pour l’architecture gothique du 11ème et du 12ème siècles. Cela a influencé beaucoup d’édifices en Angleterre », rappelle l’architecte britannique Ptolemy Dean.

Lire aussi :

La cathédrale Notre-Dame de Paris en flammes

Pourtant, Notre-Dame de Paris, où a été sacré Napoléon comme empereur en 1804,  »a été à travers les temps à la fois très aimée et mal aimée », selon l’historienne Claude Gauvard, grande spécialiste du Moyen-Âge.

Elle estime que ce  »symbole de Paris, symbole de paix, d’union et de concorde » a été souvent malmené, particulièrement pendant la Renaissance et lors du 18ème siècle.  »On n’a pas hésité à couper dans le tympan du portail central pour faire passer le dais du roi ! » explique Claude Gauvard.

C’est au cours du 19ème siècle que l’art gothique va revenir sur le devant de la scène, grâce à  »Prosper Mérimée, Victor Hugo, Viollet-le-Duc et Lassus ».

Copyright de l’image Getty Images

Image caption Depuis près de deux siècles, Notre-Dame de Paris est associé au personnage de Quasimodo.

Sauvée par Quasimodo

La cathédrale a été réhabilitée par les arts, grâce à la littérature notamment.

En effet, depuis près de deux siècles, Notre-Dame de Paris est associé au personnage de Quasimodo.

Lire aussi :

Idris Elba va incarner Quasimodo pour Netflix

Le classique  »Notre-Dame de Paris », de l’écrivain français Victor Hugo, raconte l’histoire du bossu de Notre-Dame qui s’occupe de faire retentir les cloches de la cathédrale. Un personnage fictif, mais qui a peut-être existé selon certains historiens.

En 2010, des chercheurs ont étudié les écrits d’Henry Sibson, un sculpteur britannique du 19ème siècle qui travaillait à Notre-Dame. Il évoque l’un de ses collègues qui avait le dos courbé.

Copyright de l’image Getty Images

Image caption On ignore si Victor Hugo s’est inspiré de Trajan pour Quasimodo – ou s’il en a même entendu parler. Ce qui est certain, c’est que le personnage de Victor Hugo a sauvé la cathédrale.

« J’ai rencontré un Monsieur Trajan, l’homme le plus digne et le plus charmant qui ait jamais existé », écrit Sibson dans des documents qui font désormais partie des archives de la Tate Gallery, à Londres.

« Il travaillait comme artisan pour le gouvernement, mais il était aussi bossu », précise-t-il.

On ignore si Victor Hugo s’est inspiré de Trajan pour Quasimodo – ou s’il en a même entendu parler. Ce qui est certain, c’est que le personnage de Victor Hugo a sauvé la cathédrale.

Copyright de l’image Getty Images

Image caption Le livre est devenu un succès et a ravivé l’intérêt du public pour le monument.

Selon les historiens, la cathédrale Notre-Dame, construite entre 1163 et 1345, était tombée dans un état de délabrement lors de la publication du classique de Victor Hugo.

Le livre est devenu un succès et a ravivé l’intérêt du public pour le monument.

En 1841, 10 ans après la parution du livre, les Français chargèrent les architectes Eugène Viollet-le-Duc et Jean-Baptiste Lassus de rendre à Notre-Dame sa gloire d’antan. Les travaux de rénovation ont duré 23 ans.

Quitter la version mobile