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La Belgique s’excuse pour les enlèvements d’enfants métisses à l’époque coloniale

Le Premier ministre belge, Charles Michel Copyright de l’image Reuters
Image caption Le Premier ministre belge, Charles Michel, s’est excusé pour l’enlèvement de milliers d’enfants métis au Burundi, en République démocratique du Congo et au Rwanda.

On estime que jusqu’à 20 000 « métis », nés de colons belges au Burundi, en République démocratique du Congo et au Rwanda, ont été enlevés à leurs parents et emmenés de force en Belgique.

Le Premier ministre Charles Michel a déclaré jeudi au Parlement Belge que le pays avait violé les droits fondamentaux des enfants en les considérant comme une menace pour le système colonial.

« Je fais le vœu que ce moment solennel représentera un pas de plus vers la prise de conscience et la reconnaissance de cette partie de notre histoire nationale « , a-t-il affirmé.

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Beaucoup d’enfants métis ont ensuite aidé la Belgique à devenir une « société plus ouverte et plus tolérante », a ajouté le Premier ministre.

Il a également exprimé sa compassion pour les « mères africaines dont les enfants ont été arrachés ».

Un scandale belge

On estime que jusqu’à 20 000 enfants ont été enlevés à leurs parents et emmenés de force en Belgique, où ils ont été placés en famille d’accueil ou pris en charge par des institutions catholiques, entre 1959 et l’indépendance de chacune des trois colonies.

Il y a deux ans, l’Église catholique s’est excusée pour son rôle dans ce scandale.

Certains des enfants n’ont jamais reçu la nationalité belge et sont restés apatrides. L’année dernière, les députés belges ont appelé le gouvernement à aider les personnes concernées à retrouver leurs parents biologiques et à obtenir la nationalité belge.

Nombre d’entre eux n’ont toujours pas accès à leurs actes de naissance et restent dans l’impossibilité de retrouver leur mère ou leur père belge, qui, selon les groupes miXed202020 et Métis de Belgique, sont souvent des personnalités connues.

Copyright de l’image Reuters

Image caption De nombreuses personnes métisses étaient au Parlement pour voir M. Michel s’excuser.

Des personnes blessées

Georges Kamanayo, l’un des enfants emmenés en Belgique, a déclaré que les excuses de M. Michel étaient « la reconnaissance ultime d’une injustice ».

« Cela fait longtemps que nous nous sentons comme des Belges de troisième ordre », a-t-il déclaré au quotidien De Standaard.

« Dans la colonie, nous étions séparés des enfants blancs. C’était de la ségrégation pure et simple. On a essayé de s’immerger en Belgique, pour ne pas se faire remarquer. »

Il a ajouté : « En Belgique, nous réagissons toujours un peu plus lentement, d’autres pays nous ont précédés. »

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La mère de Heleen Debeuckelaere était l’un de ces enfants « métis » nés de colons belges, et Heleen a fait campagne pour que cette partie de l’histoire belge soit reconnue.

« Nous portons dans nos os la douleur de nos ancêtres », a déclaré Heleen Debeuckelaere, alors qu’elle discutait avec James Copnall de BBC Newsday.

« S’il y a bien une chose qui dérange le système colonial, c’est la mixité des races. Ces enfants étaient perçus comme une tâche dans le système qui sous-tend le colonialisme et qui consiste à dresser une race contre une autre », a déclaré Heleen Debeuckelaere.

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