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Cameroun : le gouvernement réfute les allégations de HRW

Des soldats de l'armée camerounaise en patrouille dans une des régions anglophones. Copyright de l’image Getty Images
Image caption Des soldats de l’armée camerounaise en patrouille dans une des régions anglophones.

Le rapport de Human Right Watch est « biaisé », c’est qu’a déclaré René Sadi, le porte-parole du gouvernement du Cameroun, lors d’une conférence de presse mardi.

« Le gouvernement camerounais rejette catégoriquement ces allégations à l’encontre de ses forces professionnelles qui luttent pour préserver l’intégrité territoriale de l’Etat et la protection des personnes et des biens dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest « , a-t-il ajouté.

Selon Le porte-parole du gouvernement, Human Rights Watch est d’une « partialité évidente en faveur des bandes armées ».

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Une bombe découverte à Bamenda

Le porte-parole du gouvernement camerounais a expliqué que le gouvernement avait été surpris de constater que le rapport n’ait pas mis l’accent sur les enlèvements, la fermeture des écoles, les incendies d’hôpitaux et d’autres atrocités commises par des séparatistes.

Il a aussi dénoncé « une tendance systématique de certaines organisations humanitaires à discréditer l’autorité publique ».

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Image caption Un homme de Kuke Mbomo avec des balles en main pour, selon lui, tuer les habitants.

Le rapport de HRW

Dans son rapport 2019, Human Rights Watch a cité « des exécutions extrajudiciaires » commises par les forces de sécurité camerounaises.

L’organisation de défense des droits de l’homme reproche également à l’armée camerounaise d’avoir « brûlé des biens, procédé à des arrestations arbitraires et torturé des détenus ».

Toutefois, le rapport fait état d’abus de part et d’autre, y compris d’incendies criminels contre des maisons et des écoles.

Voir les détails sur le rapport plus bas.

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Image caption Des concessions brûlées de Kuke Mbomo, 25 km au Nord du Mont Cameroun.

Ce que dit le rapport

Quelques violations commises par les forces gouvernementales

  • Exécutions extrajudiciaires;
  • Utilisation d’une force excessive contre des civils;
  • Torture et maltraitance des séparatistes présumés et d’autres détenus (avec preuve de vidéos);
  • Incendie des maisons et autres biens dans de nombreux villages;
  • Tuerie par balle de plus d’une douzaine de civils;
  • Arrestation des personnes soupçonnées de soutenir la cause sécessionniste, torturées et tuées en détention;
  • Opérations de sécurité abusives contre des communautés soupçonnées de soutenir des groupes sécessionnistes.

Quelques abus commis par des séparatistes armés

  • Attaque d’un dortoir d’un lycée dans la région du Nord-Ouest et meurtre d’une étudiant nuel Galega par des personnes soupçonnées d’être des séparatistes armés;
  • Pression ayant forcé la majorité des écoles à fermer pendant l’année scolaire 2016-2017 (en mai 2018, 42 500 enfants n’étaient toujours pas scolarisés, selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU -OCHA);
  • Enlèvement d’un prêtre en pleine messe et libération deux jours plus tard, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun,
  • Attaque d’une école et kidnapping de 5 élèves par des hommes armés non identifiés à Bafut, dans la région du Nord-Ouest;
  • Enlèvement de 78 écoliers à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest, par des inconnus armés. Ils ont été relâchés deux jours plus tard.

Crise anglophone

Plus de 420 civils ont été tués dans les régions anglophones du Cameroun depuis 2017, selon l’International Crisis Group.

Depuis quelques années, les séparatistes luttent pour l’indépendance des deux régions anglophones du pays.

Tout est parti de grèves successives des enseignants et des avocats sur l’utilisation du français dans les écoles et les tribunaux anglophones.

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Parti de simples revendications sociales, le conflit prend une tournure inquiétante.
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