LE JOURNAL.AFRICA
AFRIQUE

La charia entre en vigueur au sultanat de Brunei

Le sultan de Brunei a appelé à "renforcer" les enseignements islamiques dans son pays au moment où entrait en vigueur une nouvelle législation inspirée de la charia. Copyright de l’image AFP/Getty Images
Image caption Le sultan de Brunei a appelé à « renforcer » les enseignements islamiques dans son pays au moment où entrait en vigueur une nouvelle législation inspirée de la charia.

Brunei doit introduire ce mercredi une nouvelle législation inspirée de la charia, avec la lapidation pour l’homosexualité et l’adultère.

Le sultanat devient ainsi le premier pays d’Asie du Sud-Est à appliquer un code pénal suivant la charia à un niveau national, comme le fait l’Arabie saoudite.

Les groupes de défense des droits de l’homme ont condamné l’introduction de nouvelles lois strictes au Brunei comme étant inhumaines.

« Nous sommes alarmés par le fait qu’il renforce les peines pour inclure, par exemple, l’amputation, la flagellation ou la mort par lapidation, qui sont des peines extrêmement cruelles. Nous sommes également alarmés par le fait que le code criminalise des comportements qui ne devraient pas du tout être considérés comme des crimes, par exemple les rapports sexuels consensuels entre adultes du même sexe ou du sexe opposé », a notamment déclaré Chiara Sangiorgio, , spécialiste de la peine de mort à Amnesty International.

Des célébrités comme George Clooney et Elton John ont appelé au boycott des investissements du pays à l’étranger, tels que ses hôtels de luxe (dont le Dorchester à Londres, le Plaza Athenée à Paris et le Beverley Hills Hotel à Los Angeles.

Lire aussi :

20 personnes arrêtées en Tanzanie

‘Chasse’ aux homosexuels à Dar-Es-Salaam

Il est peu probable que le dirigeant de Brunei cède à la pression internationale ou populaire : le sultan Hassanal Bolkiah est au pouvoir depuis soixante ans et dirige une monarchie absolue.

C’est aussi l’un des hommes les plus riches du monde, avec une fortune personnelle estimée à près de 20 milliards de dollars.

Il est si riche que son palais est plus grand que le Vatican et il possède même une Rolls Royce couverte d’or 24 carats.

En fin de compte, sa richesse est la richesse de Brunei.

Et grâce aux riches ressources pétrolières et gazières du pays, un boycott total de leurs hôtels de luxe par les consommateurs se fera peu sentir.

Copyright de l’image Getty Images

Image caption Des célébrités comme George Clooney et Elton John ont appelé au boycott des investissements du Brunei à l’étranger.

Mais la publicité négative peut avoir un impact.

Après la chute des prix du pétrole à des niveaux historiquement bas en 2016, le Brunei s’est rendu compte qu’il devait réduire sa dépendance à l’égard des ressources naturelles et diversifier son économie.

Depuis, Brunei a intensifié ses efforts pour attirer davantage d’investisseurs étrangers et de touristes en se présentant comme une destination exotique remplie de beaux sites de plongée sous-marine, de parcs nationaux et de mosquées.

Mais la peur de la charia et de ses punitions sévères sont susceptibles de tenir les visiteurs à distance.

Brunei n’a reçu que 278 000 et 100 arrivées l’année dernière. A Singapour, en comparaison, il y a eu près de 19 millions d’arrivées sur la même période.

Articles similaires

Mauritanie: les victimes des affrontements de 1989 se battent contre l’oubli

RFI AFRIQUE

Dialogue avec les jihadistes au Mali: réaction de Jean-Yves le Drian

RFI AFRIQUE

Culture: le Ghana dans la cour des grands à la Biennale de Venise

RFI AFRIQUE
Verified by MonsterInsights