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Pilule pour hommes – pourquoi attendons-nous toujours ?

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Une pilule contraceptive pour hommes a passé avec succès les premiers tests cliniques, ont annoncé les experts lors d’une importante conférence médicale.

La pilule à prise unique quotidienne contient des hormones qui arrêtent la production de sperme.

Ce serait un complément aux préservatifs ou à la vasectomie – les seules options actuellement disponibles pour les hommes en matière de contraception.

Mais les médecins présents à l’assemblée annuelle de l’Endocrine Society, la plus importante association d’endocrinologues au monde, ont appris qu’il pourrait encore falloir une décennie pour la commercialiser.

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La pilule pour femme a été lancée au Royaume-Uni il y a plus de 50 ans. Alors pourquoi est-ce si difficile pour la pilule masculine ?

Certains disent qu’il y a eu moins de volonté sociétale et commerciale de faire décoller la pilule pour hommes, mais les sondages d’opinion suggèrent que de nombreux hommes envisageraient de la prendre si une pilule devenait disponible.

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Biologiquement, c’est un défi de créer une pilule à base d’hormones pour les hommes qui ne puisse pas émousser la libido et réduire les érections.

Production de sperme

Chez les hommes fertiles, de nouveaux spermatozoïdes sont constamment fabriqués dans les testicules, sous l’effet des hormones.

Le problème est de bloquer temporairement cet effet sans abaisser les niveaux d’hormones et éviter de créer des effets secondaires.

Les chercheurs espèrent que la pilule masculine, testée par des chercheurs de LA BioMed et l’Université de Washington, devrait permettre d’atteindre cet objectif.

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Troubles érectiles

Les effets secondaires de la pilule observés lors des essais cliniques ont été peu nombreux et légers.

Cinq hommes prenant la pilule ont signalé une légère baisse de leur libido – et deux ont décrit un dysfonctionnement érectile léger -, mais l’activité sexuelle n’a pas diminué, aucun participant n’a cessé de prendre le contraceptif en raison d’effets secondaires. Et ils ont tous réussi les tests de sécurité.

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Les chercheurs à l’origine de ces travaux, le professeur Christina Wang et ses collègues, sont enthousiastes, mais prudents quant à leurs conclusions.

« Nos résultats suggèrent que cette pilule, qui combine deux activités hormonales en une seule, diminuera la production de spermatozoïdes tout en préservant la libido », dit-elle.

Mais des essais plus importants et plus longs sont nécessaires pour vérifier l’efficacité de ce moyen de contraception.

Gel corporel

Ce n’est pas le seul prototype de contraceptif masculin hormonal que le professeur Wang a testé.

Elle et ses collègues ont mis au point un gel corporel que des hommes au Royaume-Uni vont essayer dans le cadre d’un essai international.

Les utilisateurs l’appliquent quotidiennement sur le dos et les épaules, où il peut être absorbé par la peau.

L’hormone progestative contenue dans le gel bloque la production naturelle de testostérones dans les testicules, réduisant la production de spermatozoïdes à des niveaux faibles ou inexistants, tandis que la testostérone de remplacement contenue dans le gel maintient la libido et les autres fonctions qui dépendent de cette hormone.

Troubles de l’humeur

D’autres scientifiques ont essayé d’administrer des hormones contraceptives à action prolongée par piqûre tous les deux mois.

Mais certains cobayes ont signalé des effets secondaires, notamment des troubles de l’humeur ou des dépressions.

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Pour les hommes qui n’ont pas envie de prendre des hormones, les chercheurs ont cherché des moyens de bloquer le flux de sperme, l’empêchant de quitter le pénis – une sorte de vasectomie non chirurgicale.

Vasalgel – un matériau polymère injecté dans les deux canaux, qui transporte les spermatozoïdes des testicules gauche et droite vers le pénis – est en cours de développement en tant que contraceptif masculin non hormonal, réversible et à action prolongée.

Jusqu’à présent, il n’a été testé que sur des animaux, mais les chercheurs qui l’ont mis au point ont récemment reçu des fonds pour entreprendre des essais sur des humains.

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Image caption Un homme et des enfants sur le pas de leur porte, dans un village de la province du Zou, au Bénin

Marché potentiel

Richard Anderson, de l’Université d’Edimbourg, dirige l’un des essais britanniques du gel contraceptif pour hommes.

Il déclare que l’industrie pharmaceutique avait mis du temps à se rallier à l’idée d’un nouveau contraceptif masculin, en dépit de la bonne preuve que les hommes et leurs partenaires féminins seraient favorables à cette offre supplémentaire.

« Je pense que l’industrie n’a pas été convaincue de l’existence d’un marché potentiel », dit-il.

Histoire mouvementée

« Ce qui est important, c’est qu’il y ait suffisamment d’intérêt de la part des compagnies pharmaceutiques pour mettre ce produit sur le marché, si les essais sont couronnés de succès », souligne Allan Pacey, professeur d’andrologie à l’Université de Sheffield.

« Malheureusement, jusqu’à présent, il y a eu très peu d’intérêt de la part des compagnies pharmaceutiques pour la mise sur le marché d’une pilule contraceptive masculine, pour des raisons que je ne comprends pas entièrement, mais que je soupçonne être surtout liées aux affaires qu’à la science », conclut-il.

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