Le classement des athlètes féminins en fonction de leur taux de testostérone, un projet de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), a « ouvert de vieilles blessures » au sein de cette discipline sportive. C’est l’avis de Caster Semenya, la double championne olympique sud-africaine du 800 m, émis par ses avocats.
Selon l’IAAF, les athlètes féminins qui ont un taux de testostérone naturellement élevé devraient courir avec les hommes ou changer d’épreuve.
L’instance chargée de l’athlétisme mondial propose aussi que ces athlètes prennent des médicaments pour réduire leur taux de testostérone.
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Caster Semenya confirme bien être une femme
Les avocats de Semenya, médaillée d’or aux Jeux olympiques de Londres (2012) et de Rio (2016), ont réagi au projet de l’IAAF:
« Les cicatrices que Caster Semenya a laissées au cours de la dernière décennie sont profondes », affirment-ils, estimant que la direction de l’athlétisme mondial « a ouvert ces vieilles blessures ».
C’est un « tort » de penser que « Caster Semenya est une menace pour le sport féminin », selon ses avocats.
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Semenya a déjà été invitée par les dirigeants de l’athlétisme à effectuer des tests de genre, mais aucun résultat n’a été officiellement rendu public.
La testostérone est une hormone qui augmente la masse musculaire, la force et l’hémoglobine, ce qui affecte l’endurance.
« Caster Semenya est une femme. Il n’y a pas de débat ou de question à ce sujet, et l’IAAF ne le conteste pas », soutiennent ses avocats qui ajoutent qu’elle ne souhaite pas subir d’intervention médicale pour changer « ce qu’elle est et comment elle est née ».
Selon eux l’athlète de 28 ans veut tout simplement concourir naturellement.
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a récemment réagi au projet de l’IAAF, estimant qu’une telle initiative était « inutile, humiliante et nuisible ».