Les trois écolières dont la détention pour avoir griffonné la photo du président Pierre Nkurunziza dans des manuels scolaires avait provoqué un tollé international sont sorties de prison.
Les trois filles étaient les dernières encore détenues d’un groupe de sept enfants arrêtés au début du mois dans la province de Kirundo, dans le nord-est du Burundi, à quelque 200 kilomètres de la capitale Bujumbura.
Tous ont été accusés d’avoir insulté le président Pierre Nkurunziza en défigurant son image. Mercredi dernier, un tribunal régional de Kirundo a décidé d’ouvrir un procès contre ces trois enfants.
Mais Aimée Laurentine Kanyana, ministre de la Justice, a déclaré à RTNB (télévision nationale) que les filles bénéficiaient d’une liberté provisoire. Des faits semblables dans le futur donneront lieu à des poursuites, a-t-elle dit.
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« Nous appelons les parents à renforcer l’éducation de leurs enfants. Nous rappelons aux enfants qu’ils doivent respecter les autorités, que l’âge de la responsabilité pénale est de 15 ans » a-t-elle précisé avant de conclure « la prochaine fois, la justice réprimera de tels comportements. »
L’arrestation des écolières avaient donné lieu à une campagne en ligne sur les médias sociaux autour du hashtag #freeourgirls.
Des photos du président défigurées avec des perruques de clown, des moustaches tordues, des oreilles pointues et des crocs sanglants ont été publiées.
« Avec autant de crimes commis au Burundi, il est tragique que ce soit des enfants qui soient poursuivis pour des gribouillis inoffensifs », se désole Lewis Mudge, directeur de Human Rights Watch Afrique centrale.
« Les autorités devraient s’efforcer de demander des comptes aux auteurs de violations graves des droits au lieu d’emprisonner des écoliers pour des gribouillis. »