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Une Chinoise fait la promotion du mandarin en Ouganda

Wang Li Hong Sooma in a class in Kampala, Uganda
Image caption Wang Li Hong Sooma dans une classe à Kampala, Ouganda

Wang Li Hong Sooma veut vulgariser le mandarin, la langue dominante en Chine, dans les écoles secondaires ougandaises.

Elle a quitté son pays pour s’installer en Ouganda depuis plus de deux décennies, afin d’enseigner le mandarin aux Ougandais.

Avec l’aide de son mari, Ayub Sooma, un citoyen ougandais, elle organise des sessions d’apprentissage d’une durée de neuf mois à l’intention des professeurs du secondaire.

Un premier groupe de 30 enseignants a terminé sa formation et a commencé à dispenser des cours de mandarin dans les écoles secondaires du pays.

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Wang Li Hong Sooma et son mari ont ouvert une école secondaire à la périphérie de Kampala, la capitale. Le couple peut être considéré comme le symbole des bonnes relations sino-ougandaises.

La vulgarisation du mandarin est d’autant plus aisée que ses promoteurs, Wang Li Hong Sooma et son mari, parlent tous l’anglais, le mandarin et un peu de luganda, une langue locale.

Ils se sont rencontrés il y a 26 ans à Pékin. Ayub Sooma était étudiant à l’Université de Tsinghua, en Chine.

Copyright de l’image Wang Li Hong Sooma

Image caption Wang Li Hong Sooma et son mari, Ayub, se sont heurtés à l’opposition d’un syndicat d’enseignants.

Est-il facile d’apprendre le mandarin ?

  • il n’y a pas d’alphabet, mais des milliers de caractères. Il y en a tellement que personne ne peut en donner le nombre exact, mais on estime que le mandarin comprend environ 60.000 caractères ;
  • cette langue utilise un système de tonalité – ce système est constitué de quatre tons et demi, ce qui signifie qu’un seul mot peut avoir plusieurs significations ;
  • par exemple, le mot « maman » peut signifier « mère », « cheval », « chanvre » ou « reproche ».

Wang Li Hong Sooma et son époux veulent faire de leur école un creuset du mandarin et de la culture chinoise. La formation qu’ils dispensent aux enseignants est soutenue financièrement par le gouvernement chinois.

Ils font venir de la Chine des enseignants, les rémunèrent et paient leur hébergement, selon Mme Wang. Le couple prend également en charge la nourriture et l’hébergement de ses stagiaires, explique-t-elle.

Image caption Quarante nouveaux enseignants du secondaire se sont inscrits pour apprendre le mandarin.

La plupart des cours de mandarin en Afrique sont dispensés par les instituts Confucius, qui sont placés sous la tutelle du gouvernement chinois. Le premier de ces instituts a ouvert ses portes au Kenya en 2005. Il y en a maintenant près de 60 dans le continent.

En Zambie et en Tanzanie, certaines écoles dispensent des cours de mandarin. En Ouganda, l’institut Confucius sous-traite ses enseignements à Mme Wang et à son mari.

Quarante nouveaux enseignants se sont inscrits à ces cours qui ont lieu de 8 heures à 22 heures, du lundi au vendredi.

C’est difficile d’apprendre une langue dans un délai de neuf mois, mais Pavin Mulokwa, un enseignant du district de Mbarara, dans l’ouest de l’Ouganda, pense que c’est une occasion pour lui d’élargir ses perspectives en termes d’emploi.

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Praise Twebaze, l’un de stagiaires, espère que la maîtrise du mandarin lui permettra surtout de voyager aisément : « Nous pouvons aller au-delà des pays où on parle l’anglais et visiter ceux qui utilisent le mandarin. »

Denis Mulungi, 13 ans, espère que les cours de mandarin qu’il vient de commencer à l’école secondaire Lubiri, dans le centre de Kampala, pourraient enrichir sa future carrière.

« Apprendre le mandarin peut m’aider à trouver un bon emploi à l’avenir. Ça me permettra d’aller à l’étranger. Ce sera facile pour moi de communiquer avec d’autres personnes qui connaissent le mandarin, si je vais en Chine », dit Denis Mulungi.

Impérialisme chinois

L’apprentissage du mandarin n’est pas une opportunité pour les Ougandais seulement ; Gao Ya Hui, qui enseigne la langue chinoise en Ouganda depuis un an, affirme que ce travail a changé sa perception de l’Afrique.

 » Quand je retournerai en Chine, je présenterai la vraie Afrique aux Chinois, et je changerai la perception qu’ils ont de l’Afrique », a déclaré Gao Ya Hui.

Cette femme de 39 ans a quitté la ville de Xian, dans le centre de la Chine, pour venir enseigner le mandarin en Afrique, laissant au pays mari et enfant. Elle se rappelle que sa famille et ses amis le lui avaient déconseillé à cause « des maladies et de la guerre » qu’elle risquait d’affronter en Afrique.

Copyright de l’image PIUS UTOMI EKPEI

Image caption Un cours de mandarin à l’institut Confucius de l’Université de Lagos, au Nigeria

Mais certains s’interrogent sur les motivations de la Chine, concernant le financement de son programme d’enseignement du mandarin en Ouganda. Il se dit même que l’initiative a été imposée au gouvernement ougandais.

Selon Fred Muhumuza, un économiste ougandais qui observe les relations commerciales entre la Chine et l’Ouganda, certains Ougandais se posent beaucoup de questions comme celles-ci : « Est-ce de l’impérialisme chinois ? » « Y a-t-il derrière cette initiative une volonté de contrôler les ressources de l’Afrique ? » « Cherche-t-on à faire disparaître les cultures et les langues africaines ? »

Aggrey David Kibenge, porte-parole du ministère ougandais de l’Éducation, répond à ces questions. Il affirme que ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement ou une organisation étrangère soutienne l’enseignement d’une langue dans un autre pays.

Image caption L’école secondaire Lubiri, à Kampala, dispense des cours de mandarin.

Les Ougandais favorables à l’enseignement du mandarin en Ouganda voient dans la maîtrise de cette langue des avantages pour l’économie et le commerce de leur pays.

C’est un moyen de donner aux jeunes Ougandais une meilleure chance d’être compétitifs et l’occasion de réduire le gap commercial entre l’Ouganda et la Chine, estiment-ils.

Selon les données de la Banque mondiale, les importations ougandaises en provenance de la Chine ont augmenté de 622 millions de dollars US en 2013 (474 millions de livres sterling) à 985 millions en 2017.

L’Ouganda importe surtout de la Chine des biens de consommation, des machines, du matériel électronique et des produits textiles.

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Les exportations de produits ougandais vers la Chine ont été en baisse durant la même période, passant de 71,9 millions de dollars en 2013 à 33,4 millions de dollars en 2017.

L’objectif de Mme Wang est de former 100 enseignants et d’enseigner le mandarin dans 50 écoles ougandaises d’ici à 2021.

C’est une opportunité pour les Ougandais, dit-elle, donnant l’exemple de la façon dont les étudiants chinois ont cherché à comprendre l’Amérique à travers l’apprentissage de l’anglais.

« Nous avons appris leur langue, nous les comprenons. Nous avons appris leur langue, nous avons appris leur technologie. Nous avons appris leurs compétences et ensuite nous nous sommes développés », dit-elle, parlant des Américains.

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