Le prix doté d’un million de dollars US a été remis dimanche à Dubaï à ce professeur de mathématiques et de physique.
Il faisait partie de 10 finalistes de diverses nationalités, sélectionnés pour cette cinquième édition annuelle du concours international destiné à valoriser le métier d’enseignant.
« Je suis ici uniquement grâce à ce qu’ont accompli mes élèves », a déclaré le lauréat lors de la remise du prix. « Ce prix leur donne une chance », ajoute-t-il.
Selon un communiqué de la fondation Varkey, basée à Dubaï et chargée de l’organisation du concours, cet enseignant âgé de 36 ans consacre 80 % de son salaire mensuel à aider les élèves les plus défavorisés de l’école secondaire mixte de Keriko, une localité située dans la vallée du Rift (Kenya). Autrement, ces élèves n’auraient pas les moyens d’acheter des uniformes ou des livres.
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« Son dévouement, son travail et sa foi dans le talent de ses élèves a permis à son école, dans une zone rurale reculée et avec peu de ressources, de remporter le prix de la meilleure école aux concours nationaux interscolaires de sciences », ajoute le communiqué.
Un message vidéo du président du Kenya félicitant le lauréat a été diffusé lors de la cérémonie de remise du prix.
« Votre histoire est celle de l’Afrique, un jeune continent plein de talent », a dit le chef de l’État kényan, Uhuru Kenyatta.
Dix-mille autres candidats provenant de 179 pays étaient candidats au concours.
« Ce n’est pas qu’une question d’argent », a réagi Peter Tabichi, dont une bonne partie des élèves est constituée d’orphelins.
Il dit vouloir susciter un engouement pour les sciences chez ses élèves, non seulement au Kenya, mais dans toute l’Afrique.
A cause du manque d’infrastructures scolaires dans sa zone de service, M. Tabichi dispense son savoir dans des classes surchargées, comprenant 70 à 80 élèves.
Beaucoup de ses élèves parcourent plus de six kilomètres, sur de mauvaises routes, pour se rendre à l’école.
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Peter Tabichi tente de persuader la communauté locale de reconnaître la valeur de l’éducation. Pour ce faire, il rend visite aux familles dont les enfants risquent d’abandonner l’école faute de moyens pour la prise en charge de leur scolarité.
Il essaie de faire changer d’avis les familles qui marient leurs filles à un âge précoce, les encourageant à les garder à l’école.
En 2018, le Prix mondial du meilleur enseignant avait été décerné à un professeur d’art du nord de Londres, Andria Zafirakou.
Regardez cette vidéo sur quelques aspects de l’éducation en Afrique :