Le président Félix Tshisekedi a décidé lundi de suspendre « l’installation » des sénateurs élus vendredi en raison d’accusations de corruption en République démocratique du Congo, promettant des poursuites pour « débusquer » les élus corrompus.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Intérieur par intérim, Basile Olongo, à l’issue d’une réunion « inter-institutionnelle ».
Le parti de l’ancien président Joseph Kabila, « le PPRD (parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) rejette en bloc les mesures liées au blocage de l’installation des sénateurs élus et au report de l’élection des gouverneurs » des provinces, dans un communiqué.
Avec une dizaine de sénateurs sur 108, selon les résultats de la commission électorale, « le PPRD invite tous les sénateurs élus le 15 mars 2019 à rejoindre au plus tôt le siège du sénat en vue de la validation de leur mandat, conformément à la Constitution », lit-on encore dans leur communiqué.
De « grands électeurs »/députés provinciaux de l’UDPS, le parti de Tshisekedi, sont accusés d’avoir vendu leur voix aux candidats de l’ex-président Joseph Kabila, qui revendiquent plus des deux-tiers des sièges au Sénat, élu au suffrage indirect.
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Le président de la République a aussi demandé au parquet de « mener des enquêtes » pour « débusquer » les élus « trempés dans la corruption », « les sénateurs et députés provinciaux, les corrupteurs et les corrompus », et « qu’ils soient sévèrement sanctionnés ».
« Trois députés provinciaux sur qui pèsent des indices sérieux de corruption ont été interpellés samedi », a déclaré lundi à la presse Arthur Ilunga, procureur général près la Cour d’appel de Matadi, chef-lieu du Kongo central (sud-ouest).
Tshisekedi a décidé de « suspendre l’installation des sénateurs » élus vendredi dans 24 des 26 provinces et de renvoyer sine die l’élection des gouverneurs prévue le 26 mars.
Des militants de l’UDPS ont de nouveau manifesté lundi à Kinshasa et Kananga (Kasaï central) contre leurs propres élus accusés d’avoir trahi la discipline de vote du parti et de céder aux sirènes de la corruption.
L’UDPS n’a par exemple obtenu aucun sénateur à Kinshasa où elle dispose pourtant de 12 élus à l’assemblée provinciale.
Des mesures ont été prises depuis vendredi et la dénonciation d’une pratique courante par la « base » de l’UDPS.